Signera ? Signera pas ? Sur le site internet de la Fédération des Médecins de France, la campagne bat son plein pour savoir si le syndicat polycatégoriel doit apposer son paraphe le 26 août prochain au projet de nouvelle convention proposé par la Cnamts. Car, si le syndicat de Jean-Paul Hamon a convoqué une Assemblée Générale pour le 21 août, la totalité des adhérents sont appelés d’ici là à voter pour ou contre. Ce scrutin électronique a d’ailleurs déjà débuté en Ile-de-France et en Normandie et son issue déterminera la décision finale de la FMF.
La direction du syndicat – qui a fait campagne aux dernières élections sur sa proximité avec le terrain- entend en effet jouer la carte de la démocratie directe pour engager ou non ses adhérents. Pour autant, son Conseil d’administration qui s’est réuni fin juillet privilégie l’option signature. A commencer par son président, Jean-Paul Hamon : « C’est vrai qu’on n’a pas obtenu d’extension de la liberté tarifaire, pas non plus le plan Marshall qu’on espérait pour la médecine libérale et pas vraiment de mesures restructurantes sur les soins non programmés permettant d’éviter les hospitalisations, » admet-il. Pour autant, le généraliste de Clamart demande à ses adhérents de l’autoriser à « une signature de combat », « car la droite, si elle est élue ne donnera rien de plus que la gauche », dit-il. « En signant maintenant la FMF deviendra le syndicat qui aura permis cette convention mais qui aura aussi acquis alors le droit de la modifier par des avenants… » assure-t-il par ailleurs.
Une décision cruciale pour la validité de la future convention
Son point de vue est partagé par le leader des spécialistes FMF, Benoit Feger qui estime que « cette convention a des avancées plus importantes pour les secteurs 1 que la précédente » et soutient qu’ « on ne peut pas dire que les spés soient complètement oubliés. » Et le chef de file d’Union Généraliste, penche lui aussi dans le même sens : « Je suis pour la signature, car on ne peut pas obtenir plus ce coup-ci, » argumente Claude Bronner qui table sur « une petite majorité » en faveur de la signature parmi les troupes FMF.
En attendant la discussion fait rage au sein de la Fédération, comme le confirme lui-même Jean-Paul Hamon : « On appuie auprès des adhérents pour qu’ils nous donnent la possibilité de signer. Mais ce n’est pas gagné. Il y a un vrai débat en interne. Et ça chauffe sur le forum adhérents ». En témoignent plusieurs prises de position opposées publiées sur le site de la FMF.
Réponse pour la FMF, lors de l’Assemblée générale du dimanche 21 août au cours de laquelle seront annoncés les résultats de ce référendum interne. Cette AG, qui se tiendra à l’hôtel Novotel de la gare de Lyon, sera observée de très près à la cnamts et dans les autres syndicats. Car, si la FMF se ralliait à la signature, il s'agirait d'un vrai changement culturel pour un syndicat dont la base se montre volontiers contestataire. Au-delà, un vote positif entrainerait des conséquences décisives sur l'épilogue des négociations : un mois après la décision de MG France et des chirurgiens du Bloc, le quota serait atteint pour valider la convention, les trois organisations totalisant à elles toutes beaucoup plus que les 30% de suffrages requis aux URPS dans les collèges spécialistes et généralistes des Unions. La décision de la FMF pourrait d’ailleurs influer sur les celles des autres syndicats, les AG de la CSMF et du SML étant prévues le 25 août.
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