« L'avenir des soins primaires passe par la pluriprofesionnalité et par les Maisons de santé pluriprofessionnelle (MSP) », a affirmé Pascal Gendry, médecin et président d'AVECsanté,à l'occasion de la plénière d'ouverture des premières rencontres de l'association organisées ces 20 et 21 septembre à Bordeaux.
Selon lui, « lors de la crise sanitaire, les MSP ont pleinement démontré leur capacité à se mobiliser pour assurer la continuité des soins, les dépistages covid, la vaccination (...) »
« Elles ont prouvé qu'elles étaient des acteurs incontournables pour répondre aux besoins de santé », a-t-il renchéri dans son discours d'introduction avant de regretter qu'elles n'aient pas toujours « été suffisamment accompagnées ».
1 889 MSP créées depuis 2006, 260 depuis le début de la crise Covid
Au total depuis 2006 et les premières créations de Maisons de santé pluriprofessionnelles, « 1 889 équipes ont été créées et fonctionnement actuellement, 366 sont en projet », a étayé le Dr Pascal Gendry.
Il a ajouté : « Malgré la crise sanitaire, 260 nouvelles structures se sont constituées. L'objectif des 2 000 MSP avant 2022 sera atteint sans problème ! »
Le président de l'association AVECsanté a toutefois tenu à interpeller les différents acteurs présents lors de cette plénière et notamment Marguerite Cazeneuve, directrice déleguée à la gestion et à l'organisation des soins à la Cnam, sur les modalités de financements des MSP :
« Les négociations de l'ACI sont au point mort. L'ACI n'a pas bougé depuis 2017 et nous constatons depuis cinq ans une stagnation du financement des équipes coordonnées. (...) Les modalités de financement des MSP relèvent uniquement de financements expérimentaux. Si l'on souhaite permettre à ces équipes d'atteindre leurs objectifs de santé publique, il va falloir aller penser à d'autres financements ! »
Reprise des négociations de l'avenant ACI-CPTS
Répondant à cette remarque, Marguerite Cazeneuve a de son côté affiché sa volonté de reprendre rapidement les négociations :
« Je partage votre constat. Il est temps que ça avance. (...) Il faut que l'on parvienne à se remettre autour de la table avec l'ensemble des syndicats. Nous comptons reprendre les négociations dans les prochaines semaines pour une signature le plus vite possible », a-t-elle assuré.
S'agissant du financement des dispositifs expérimentaux, la représentante de la Cnam, a tenu à défendre ce modèle : « Cela a permis de financer des projets innovants venus du terrain (...) ».
Elle a toutefois reconnu la nécessité « de déterminer ce qui doit rentrer dans le cadre de l'ACI et ce qui doit relever de financements plus flexibles par rapport aux attentes des porteurs de MSP ».
La représente de la Cnam a ainsi suggéré d'instaurer « un système de financement ad hoc qui réponde aux besoins de santé et qui sortirait du dispositif expérimental. »
Lors de cette plénière, le président d'AVECsanté, Pascal Gendry, a également interpellé Thomas Mesnier, député et rapporteur général de la commission des affaires sociales sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2022. « Nous devons être aidés par les pouvoirs publics », a-t-il plaidé.
N'excluant pas certaines évolutions, le député Thomas Mesnier a répondu : « Je ne vais pas me lancer dans des annonces avant le gouvernement, (...) des arbitrages sont encore en cours ».
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique