Ici et là j’entends parler du « C » à 25 € ; je n’y prêtais pas trop attention jusqu’à ce que mon hebdomadaire préféré officialise cette supposée proposition de la CSMF et de MG-France : est-ce vraiment officiel ? J’espère que non car le compte n’y est pas et est loin de ce qui se disait il y a deux mois lors de la campagne électorale ! Il est vrai qu’il n’y a plus d’élections à venir…
Tout d’abord (rendons à César…) merci à la FMF d’avoir initié pour le mois prochain une rencontre intersyndicale unitaire afin d’élaborer un socle de négociations conventionnelles : j’espère que tous les syndicats respecteront le minimum d’unité dont nous avons besoin sinon il nous faudra bien les sanctionner.
Revenons donc à nos moutons : « C » à 25 €, je ne sais pas si ce sera l’avis de la FMF, mais le compte est loin d’y être !
En effet une augmentation de deux € serait tout à fait normale au bout de cinq ans si l’on partait d’une valeur de l’acte, au préalable, honorablement rémunérée mais nous partons de peu, le tarif de base de notre consultation étant un des plus faibles d’Europe, sans commune mesure avec la masse des charges supplémentaires que l’année 2015 nous a vues infliger… sans parler de l’avenir ! Dès lors si on m’octroie deux euros pour m’en infliger quatre en négatif c’est un marché de dupes ; de plus, la moindre des choses, pour inciter les nouvelles générations à prendre la suite, serait que la valeur du C rapportée à l’heure de travail soit au moins équivalente au salaire horaire d’un médecin du travail ou d’un médecin de notre chère sécu et là nous en sommes bien loin avec 25 euros !
La valeur du C doit être au minimum de 28 € avec ROSP ou de 29 à 30 € sans ROSP, sans compter la valeur de la « MD » qui n’a pas été augmentée depuis 12 ans…
Vous me direz que c’est trop et que les comptes de la sécu et du pays ne le permettent pas : il est vrai que, mous comme nous sommes, nous avons nous-mêmes laissé notre situation se dégrader au fil des années au prétexte de la multiplication des actes, de notre rôle social et de notre soi-disant responsabilité dans le déficit de la sécu. Mais enfin ! déjà, étudiant, il y a 33 ans j’entendais parler de ce déficit structurel qui s’avère, en fait, être la variable d’ajustement que les politiques utilisent pour faire leur cuisine sur notre dos ; réservons notre Humanisme à nos patients et arrêtons de pleurer sur les comptes d’une nation maintenue dans la dette par des velléitaires ; d’ailleurs la logique comptable ce n’est pas nous qui l’avons voulu, c’est l’État qui nous l’a imposée… mais il voudrait bien qu’elle soit à sens unique !
En désespoir de cause si l’Etat ne peut pas payer, ne nous laissons pas brader pour autant et créons, au-delà du C à 25 €, un espace de liberté tarifaire ; nous le valons bien !
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