Après le "oui" de la FMF, le patron de la cnamts espère un large accord sur la convention

Publié le 21/08/2016
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Crédit photo : GARO/PHANIE

"On va signer le texte. 52,95% des adhérents de la FMF ont voté pour la signature de la nouvelle convention". Jean-Paul Hamon, le président de la FMF a gagné son pari... mais de justesse. Il y a quelques semaines, il avait lancé un exercice de démocratie inédit pour un syndicat de médecins, appelant chacun des adhérents du syndicat à voter pour ou contre le projet de convention de la cnamts. Et, ce faisant, le généraliste de Clamart avait fait campagne pour le oui, à l'issue du conseil d'administration du syndicat qui s'est tenu fin juillet.

Au terme de plusieurs semaines de vote au cours desquels les deux tiers des adhérents se sont exprimés et d'une assemblée générale du syndicat qui s'est tenue dimanche matin 21 août, la FMF a donc annoncé dimanche qu'elle signerait la nouvelle convention médicale. Pour majoritaire qu'il soit, le score des partisans de la signature n'est néanmoins  pas massif : cela témoigne des vifs débats qui ont animé le syndicat ces dernières semaines.

Vifs débats en interne à la FMF

Les partisans du "oui" soulignant qu'avec une enveloppe de près d'un milliard d'euros, le train ne repasserait pas deux fois et qu'il serait toujours possible d'obtenir ensuite des avenants à la convention pour en corriger les défauts. "La gauche aux abois, en mal de réélection sera plus généreuse que la droite une fois réélue. Retarder d'un an un accord, en espérant que la santé sera débattue pendant la campagne présidentielle, me semble illusoire, alors même que le thème n'était pas présent il y a cinq ans", résume Jean-Paul Hamon, qui se prévaut aussi d'avoir obtenu in extremis de la cnamts le frottis à taux plein, cumulable avec la consultation et des avancées tarifaires pour les praticiens des Antilles. A l'inverse, les partisans du" non" au sein de son syndicat regrettent surtout l'absence d'ouverture sur un élargissement de la liberté tarifaire, un des chevaux de bataille du syndicat.

Pour rassembler les uns et les autres, une "assemblée générale explicative" est convoquée le 2 octobre prochain. "J'ai aussi prévu d'aller en région pour expliquer pourquoi on signe et dire qu'on ne perd rien de notre combativité, notamment contre la loi de santé," annonce Jean-Paul Hamon, qui concède une Assemblée générale "mouvementée". Un débat qui n'est probablement pas terminé en interne et jusqu'aux frontières du syndicat, qui a longtemps rassemblé les franges les plus contestataires de la profession.

Le quota requis est atteint... en attendant le Grand Chelem ?

Dans un communiqué, Nicolas Revel se félicite de la décision de la FMF; et le directeur général de la Cnamts assure que "cette nouvelle convention se traduira par des revalorisations tarifaires importantes et légitimes pour les médecins mais aussi par des avancées nécessaires et attendues par les patients : en termes de lutte contre les déserts médicaux, de meilleure prise en charge des pathologies chroniques et d’accès rapide à un spécialiste en cas d’urgence, de renforcement de la prévention et de la coordination des soins", estime-t-il.

Le feu vert de la Fédération des Médecins de France ouvre en effet la voie à la validation du texte négocié durant cinq mois avec l'Assurance maladie. Alors que les généralistes de MG France et les chirurgiens du Bloc avaient signé un protocole dès la fin juillet, la  signature d'un syndicat poly catégoriel était indispensable, un seul suffisant néanmoins à valider la nouvelle convention. Or le ralliement des autres syndicats reste incertain : le président du SML a annoncé il y a quelques jours que son syndicat se prononcera très probablement contre le 25 août; et quant à  la CSMF -qui réunit son AG le même jour- elle n'a rien laissé filtrer de sa décision.

La nouvelle convention médicale 2016-2021 devrait donc être signée jeudi 25 août après-midi. Le seul suspens concernant désormais le nombre de signataires : Trois seulement ? Ou tous les syndicats ? C'est clairement sur ce deuxième cas de figure -le Grand Chelem- que table Nicolas Revel : "L'Assurance Maladie souhaite que cette convention puisse rassembler le plus grand nombre possible de syndicats signataires. Car au-delà de la négociation, c’est en s’impliquant dans sa mise en œuvre que les partenaires conventionnels pourront pleinement faire vivre ce nouveau cadre conventionnel et lui donner ses pleins effets."  Réponse dans quelques jours...

Voir aussi notre dossier "spécial convention"

Paul Bretagne

Source : lequotidiendumedecin.fr