Le recrutement des 400 postes de médecins généralistes dans les hôpitaux de proximité annoncé en septembre par le président de la République pour améliorer l'accès aux soins dans les territoires prioritaires va enfin pouvoir démarrer. Agnès Buzyn a annoncé samedi lors du congrès de l’Isnar-IMG qu'une instruction avait été adressée en ce sens aux Agences régionales de santé.
La nouvelle a reçu un accueil plutôt favorable de la part du syndicat de jeunes généralistes ReAGJIR, qui voit dans cette mesure un « premier pas dans l’amélioration du début d’exercice » des médecins de famille.
Il est prévu que des postes de médecins généralistes à exercice mixte, partagé entre une structure hospitalière et un exercice ambulatoire (cabinet libéral, maison ou centre de santé…) voient le jour en zone sous-dense dans un cadre libéral ou salarié. Un soutien financier pourra par ailleurs être apporté aux acteurs susceptibles de proposer des postes de médecins généralistes 100 % salariés dans les territoires prioritaires.
Selon ReAGJIR, l'option de l'exercice mixte « pose question ». « Nous avons peur que le jeune médecin peine à trouver sa place entre les différents statuts d’exercice et ne s’y retrouve pas financièrement, explique le Dr Yannick Schmitt, président du syndicat. Considéré comme une première installation, ce poste ville-hôpital ne donne droit qu’à la moitié des aides à l’installation, ce qui fait que quand ce confrère ira s’installer ensuite il ne bénéficiera plus d’aucune aide au moment où il en aura le plus besoin. C’est une de nos demandes : que dans ce cas précis, ce nouveau statut ne soit pas considéré comme une première installation. »
L'appétence de la jeune génération pour le salariat
ReAGJIR est en revanche plus enthousiaste sur l'option de généralistes 100 % salariés : « Ce second volet est attractif et peut correspondre aux souhaits d’exercice de la jeune génération ». Selon le syndicat, ce système permettrait de sortir de l’exercice mixte libéral-salariat qui est aujourd'hui très coûteux, pour un praticien. « Dans ce cadre, un généraliste qui partagerait son temps entre cette activité et une PMI ou un Planning familial par exemple s’y retrouverait. Et si deux médecins partageant une patientèle se relaient, il pourrait ainsi y avoir une permanence de soins », explique le Dr Barbara Trailin, vice-présidente du syndicat.
S'il croit au levier du salariat pour recruter très rapidement de nouveaux généralistes (relire notre dossier), le syndicat aimerait aussi que l'effort des pouvoirs publics soit porté sur le « libéral, avec des mesures incitatives pour aider et accompagner ce choix d’installation. »
Reagir propose également d'ouvrir le conventionnement aux médecins remplaçants afin de renforcer leur protection sociale et sécuriser leurs débuts d’exercice. « C'est une des clefs de l’installation », conclut le Dr Yannick Schmitt.
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