La santé à l'heure de l'IA

Par
Publié le 11/07/2019

Crédit photo : S. Toubon

L’intelligence artificielle est-elle le prochain horizon du système de soins ? La réponse ne fait plus de doute. D’ici à peine un quart de siècle, algorithmes, big data et objets connectés affecteront les savoirs, les pouvoirs et les frontières du monde de la santé. L’enjeu est sanitaire, mais aussi stratégique. Dans son rapport sur l’IA rendu l’an passé, le député mathématicien Cédric Villani faisait du secteur médical une des quatre branches de l’économie dans laquelle cette dynamique devait être accompagnée en priorité. Il s’agit de rattraper notre retard sur la Chine, les États-Unis et la Grande-Bretagne et de faire pièce – autant que faire se peut — à la dictature des GAFA qui s’intéressent de si près à nos données de santé. L’Hexagone ne part pas de rien – notre Système national des données de santé (SNDS) est, paraît-il, une mine — et l'État met les bouchées doubles : 1,5 milliard d'euros ont été débloqués pour mener ce chantier et un health data hub est en cours de constitution.

Les conséquences de ce chantier seront massives pour les professionnels de santé. Et la révolution a déjà commencé. Le Quotidien en donne régulièrement des exemples, en matière diagnostique notamment et place cette semaine le focus sur quelques innovations de rupture. A priori, des disciplines techniques comme la dermatologie, l'ophtalmologie et a fortiori l’anatomopathologie et l’imagerie seront les plus impactées. Et déjà, les experts incitent à profiter de la réforme en cours des études médicales pour intégrer ces compétences. Il faudrait davantage de profils spécialisés dans les nouvelles technologies, suggère le rapport Villani. Pas seulement. Car même si elle capte une partie des compétences des médecins, l’IA restera un outil… qui pourrait amener ces derniers à se recentrer sur leur cœur de métier : la relation au patient. Juste retour des choses, après tout.


Source : Le Quotidien du médecin