En 2021, le documentaire D’un désir l’autre traite à travers quatre portraits croisés différentes questions qui entourent la sexualité gay.

« L’objectif était notamment de sensibiliser les soignants à la santé sexuelle gay. En France, c’est un sujet peu connu et il existe une vision assez négative de la santé communautaire. Nous voulions aussi sensibiliser la population générale et celle directement concernée à la médicalisation de cette sexualité, montrer les spécificités de soins et raconter des parcours de vie », détaille Kendrys.

Parler de l'intime 

À chaque fois, ses films visent le grand public mais aussi les soignants. Et en mettant en avant les patients, le but est aussi de montrer l’impact de la maladie sur l’intime.

« On a tendance à ne pas forcément comprendre les répercussions d’une maladie sur le plan intime, mental et relationnel pas que physiologique ». Et en tant que scénariste et metteur en scène, la maladie offre aussi énormément de possibilités. Malgré une « envie de véracité forte », « nous mettons en avant des éléments fictionnels car nous ne faisons pas des reportages », précise-t-il.

À l’heure où les soignants en particulier sont en recherche de sens dans leur métier, selon lui, le cinéma, l’image et le pouvoir du récit peut aussi avoir cette faculté à retrouver cet aspect.

« Dans les études de médecine, dans les professions de soins, il y a un manque cruel de mises en récit, de mises en sens, d’humanités », estime-t-il.

Le sens, l’engagement dans les métiers du soin portait aussi le projet de podcast Derrière la blouse, lancé début 2020 avec ses collègues étudiants en médecine.

Projet pédagogique

Les films peuvent aussi avoir une portée pédagogique pour les soignants, susciter des échanges sur la relation de soin, la prise en charge. L’association Les films du dispensaire s’est donc aussi engagé dans la production de contenu de formation pour les étudiants en santé. Ils n’en sont qu’au début du développement de cette activité, mais pour les Ecos à la Sorbonne, ils ont déjà réalisé les captations vidéos de certains exercices de simulation avec des acteurs du Cours Florent. Pour une unité d’enseignement complémentaire pour les externes sur la médecine narrative, lors d'une séance sur le cinéma, un des films de l’association a aussi été projeté.

Mais pour le moment, le projet cinématographique qui occupe Kendrys c’est son prochain moyen métrage : Il va bientôt pleuvoir. Tourné en partie cet été, il aborde la drépanocytose et la question de la douleur chronique.

« C’est une maladie compliquée qui concerne beaucoup de personnes mais est très peu connue. Nous voulions notamment évoquer le rapport à la douleur, comment vivre son couple avec la maladie, etc. ». Il espère que le film pourra être prêt pour le premier trimestre 2023.