Les internes de la faculté de Rennes sont inquiets. Le CHU de Rennes aurait décidé de refuser systématiquement toute demande de disponibilité à la rentrée. Ces périodes loin de la faculté permettent aux futurs internes de suspendre leurs études pendant une année et d'enrichir leur expérience en faisant des remplacements ou des actions humanitaires.
Les associations locales AIMGER (internes de médecine générale) et AIMHR (internes des hôpitaux) ont fait part il y a quelques jours de leur incompréhension et ont demandé au CHU de Rennes des explications. « On est en droit de se demander s'il est raisonnable de fermer ce que certains considèrent comme une soupape de sécurité », s'interrogent les deux associations dans un communiqué commun, évoquant la santé mentale des étudiants.
Un quota en discussion
L'incompréhension est d'autant plus grande que le nombre de demandes de disponibilité n'a pas augmenté par rapport aux années précédentes, selon les associations. Or, cet été, toutes les demandes auraient été refusées sans exception. À noter que le motif de la demande n'apparaît pas dans le dossier présenté par l'interne au CHU. Selon nos informations, 12 demandes de disponibilités auraient été refusées aux seuls internes en médecine générale de la faculté de Rennes.
Le refus des instances hospitalo-universitaires pourrait en partie s'expliquer par la diminution du nombre de postes d'internat ouverts depuis la réforme du 3e cycle à la rentrée 2017 (NDLR : la nouvelle promotion compte cette année 109 internes en médecine générale contre 114 en 2016).
L'AIMGER et l'AIMHR ont rencontré le directeur général des affaires médicales du CHU afin de trouver un compromis mais sont toujours dans l'attente d'une réponse. L'idée d'un quota fixe de mises en disponibilité attribuées chaque année aurait été évoquée. Les internes, qui comptent bien défendre « ce droit acquis depuis de nombreuses années » estiment que ces refus sont susceptibles de « nuire à la réputation de Rennes », l'une des facultés les plus demandées chaque année pour l'internat en médecine générale.
Contacté par Le Généraliste, le doyen de la faculté de Rennes le Pr Eric Belissant n'a pour l'instant pas donné suite à nos sollicitations.
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU
Les doyens veulent créer un « service médical à la Nation » pour les jeunes médecins, les juniors tiquent
Banderole sexiste à l'université de Tours : ouverture d'une enquête pénale