« Pas de formation sans encadrant ! », « Patients abandonnés, médecins sacrifiés ! », « Médecins généralistes, pas internes hospitaliers contre notre gré ! » : scandés tout au long de la manifestation parisienne, ces slogans ont rythmé la mobilisation des internes de médecine générale, partis de Port-Royal à 14 heures pour rejoindre le ministère de la Santé une heure plus tard.
À l’appel des internes de médecine générale de l’Isnar-IMG, environ 250 jeunes se sont rassemblés à Paris, malgré la pluie, tandis qu’un autre cortège défilait à Bordeaux. Soutenue par la plupart des syndicats de médecins séniors ainsi que par le Syndicat national des pédiatres des établissements hospitaliers (SNPEH), l’Isnar-IMG dénonce une réforme « précipitée » et « bâclée », faute de cadre réglementaire clair, en dépit des garanties apportées cette semaine par le ministre de la Santé.
« La réforme n’est clairement pas prête parce que les textes de loi qui devaient l'encadrer ne sont pas sortis », déplore Ariane Roubi, première vice-présidente de l’Isnar-IMG. « Sans textes et sans cadre réglementaire, c'est très difficile de recruter des maîtres de stage car ils ne savent pas dans quelles conditions ils vont devoir accueillir les internes. Et sans maître de stage, pas de terrain de stage ! »
Formation en péril ?
Pour les manifestants, quoi qu’en dise le gouvernement, le manque d’encadrement et de préparation met en péril la formation des futurs généralistes. Parmi eux, Rémi, interne mobilisé, qui redoute l’impact de cette réforme sur l’offre de soins. « On manifeste pour le report de la quatrième année de formation de médecine générale parce qu'elle est bâclée. Les textes ne sont pas prêts et c'est un manquemen, pour les soignants et pour les patients. Ils risquent de nous envoyer à l'hôpital une année de plus, ce qui signifie moins de soignants disponibles pour prendre en charge les patients. »
Au-delà de la logistique et des délais d’application jugés irréalistes, certains juniors s’inquiètent de l’effet dissuasif que pourrait avoir cette année supplémentaire pour les générations futures. « Tous les retours que l'on a, c'est que tout le monde s'inquiète sur son avenir et surtout sur l'avenir de la médecine », témoigne Johanna, interne venue de Dijon. « À rajouter des années comme ça, qui ne sont peut-être finalement pas tant nécessaires, ça peut démoraliser certaines personnes de s’engager dans ce cursus. »
L’Isnar-IMG réclame donc toujours un report pur et simple de la réforme, le temps que les conditions nécessaires soient réunies : des textes de loi précis, un encadrement clair et à la hauteur et donc un nombre de maîtres de stage suffisant. « On attend les textes depuis plus de 18 mois, s’indigne Ariane Roubi. En attendant que ce soit fait, on demande le report pour que ça se fasse dans de bonnes conditions. Une fois que toutes les conditions seront réunies, les textes, les maîtres de stage et les lieux de stage, on pourra envisager sereinement cette réforme. »
Au total, ils étaient un peu plus d’un millier à être en grève à travers la France, selon une source syndicale.
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