À l’occasion d'un Conseil d’administration à Nancy, l’Intersyndicale nationale autonome représentative des Internes de médecine générale (Isnar-IMG) a élu le week-end dernier un nouveau bureau. Mathilde Renker, interne en médecine générale à Nancy succède à Morgan Caillault. Dans la lignée de son prédécesseur, sa priorité est la défense des droits des internes et l'amélioration de leur formation. Son cheval de bataille ? Mettre l'écologie au cœur de la formation.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre engagement syndical ?
Je suis interne en deuxième semestre à Nancy. J’ai commencé à m'investir dès 2015 au sein de l'association des étudiants en médecine en tant que représentante de ma ville auprès de l'Anemf. J'ai ensuite continué au Conseil de surveillance de l'Anemf en 2017-2018. En octobre 2020, j'ai décidé de m'engager en tant qu'administratrice au sein du syndicat local des internes, le Raoul-IMG. Au fil du temps, je me suis de plus en plus intéressée au versant formation. En début d'année 2021, j'ai souhaité devenir chargée de mission formation au sein de l'Isnar-IMG pour me pencher sur ces questions. Et depuis dimanche, je succède à Morgan Caillault à la présidence du syndicat.
Quelle a été votre motivation pour briguer l’investiture de l’Isnar-IMG ?
Ce n’était pas forcément une ambition personnelle mais davantage parce que j'avais envie d'ouvrir mon champ de vision. Aujourd'hui les internes sont concernés par une multitude de sujets tous très importants. Évidemment étant anciennement chargée de mission formation, tous les sujets relatifs à la réforme du 3e cycle me tiennent à cœur. Mais je souhaite également m'intéresser aux différents champs d'action qui sont portés par l'Isnar-IMG et en avoir une vision globale.
Quel cap vous êtes-vous fixé pour votre mandat ?
Aujourd'hui, dans nos cours de médecine, on nous parle un peu de l'antibiorésistance mais nous avons encore trop peu de modules tournés vers l'écologie et la santé environnementale. Mettre l'écologie au cœur de nos formations est un défi que nous souhaitons mener. Notre façon de pratiquer, d'exercer la médecine va être bouleversée d'ici les prochaines années. Les internes sont d'ailleurs tout à fait au courant des enjeux environnementaux de demain. C'est donc très important que les futurs médecins généralistes se saisissent de cette problématique. Nous allons réfléchir à des façons d'intégrer ces notions au sein de la formation. D'ailleurs, nous avons déjà travaillé sur une charte et un guide écologique que l'on souhaite faire appliquer au maximum. Nous souhaiterions également continuer à travailler sur l'accès aux soins. Nous comptons diffuser davantage le guide d'accès aux soins que nous avons créé avec l'Anemf et ReAGJIR, en vue des élections présidentielles notamment.
Sur les risques psychosociaux, qu’attendez-vous du nouveau plan, signé fin mai, destiné à prévenir les violences et les maltraitances au cours des études de santé ?
Nous allons évidemment continuer à travailler sur ce sujet et rester très engagés. Nous veillerons à être attentifs à ce que les dernières annonces ministérielles « de tolérance zéro » soient appliquées. Mais nous attendons surtout des actes. Les internes attendent de nous que nous nous saisissions du sujet afin que la situation évolue. Nous sommes d'ailleurs actuellement en train de mener la deuxième enquête santé mentale des internes et étudiants (après celle de 2017). Nous avons prévu de constituer des groupes de travail pour discuter ensemble de cette thématique. Nous réfléchirons également à des protocoles et des actions concrètes à mettre en place.
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