« Ma mère était secrétaire médicale pour un cabinet de médecin généraliste. Je l’y accompagnais souvent, et c’est là que ce métier m’est apparu comme une évidence », explique Clémence, 28 ans, interne en médecine générale. Ce rêve de devenir médecin de famille, Clémence est sur le point de le concrétiser avec l’obtention de son diplôme en novembre.
Originaire du Nord-Pas-de-Calais, la jeune praticienne a accompli son externat à Lille avant de décider de se tourner vers d’autres horizons, la Bourgogne Franche-Comté, où elle termine son internat en stage dans une maison de santé. Ses horaires de travail s’étendent de 9 h 00 à 20 h 00 avec une pause déjeuner d’une heure, pendant laquelle trente minutes sont consacrées à la lecture des analyses biologiques et des dossiers patients. Ce planning lui permet d’examiner une vingtaine de malades par jour. Une chance, car son lieu d’accueil de stage a signé une charte. « Nous veillons au respect des horaires, ce n’est pas le cas partout. Ailleurs, les internes peuvent avoir une quarantaine de consultations dans la même journée », explique son maître de stage.
Dans le libéral, Clémence a la chance de bénéficier d’une indemnité au logement et à la mobilité respectivement de 300 et 130 euros brut par mois. Cette aide est effectivement attribuée aux « internes qui ne font pas leur stage à l’hôpital, et qui ne peuvent donc pas bénéficier d’un logement universitaire ». Elle considère son salaire de 2 539 euros nets « plus que satisfaisant » : il lui permet de payer l’ensemble de ses frais de façon « confortable ». À ses dépenses de logement et de nourriture s’ajoutent deux pleins de carburant de 80 euros par mois.

Une déception face au manque de stages en ambulatoire
Appartenant à la dernière promotion avant le passage à une quatrième année d’internat de médecine générale, elle estime que son activité comporte peu d’inconvénients. « J’ai toujours voulu travailler dans le soin, donc je ne vois pas d’inconvénient, mis à part le manque de stages dans des cabinets. Le mieux pour moi serait qu’il y ait la possibilité de suivre plus de stages en ambulatoire ». De fait, son maître de stage partage son point de vue : « Il est vrai que l’on a tendance à mélanger formation et besoin du système. Il serait plus judicieux de permettre aux internes en médecine générale de se préparer à leur exercice futur en autorisant plus de stages en cabinet médical. Cela permettrait, par la même occasion de repeupler certains territoires. Nous constatons en effet que les étudiants ont tendance à s’installer là où se déroulent leurs études. »
Pour l’heure, Clémence compte alterner des remplacements entre le Nord-Pas-de-Calais et la Bourgogne Franche-Comté avant de définitivement poser ses valises.
* Le prénom a été modifié
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