C'est une expérience originale destinée à favoriser le dialogue interprofessionnel que proposent depuis janvier les facultés de médecine et de pharmacie de Lille (Nord).
Cette année, les internes en médecine générale et certains étudiants de 6e année de pharmacie vont intervertir leurs lieux de stages. Cette initiative vise à « améliorer l'interdisciplinarité et donc la qualité des soins, mais aussi à réduire les risques pour les patients », explique le Pr Didier Gosset, doyen de la faculté de médecine de Lille. Déconstruire les représentations des uns sur les autres, parfaire leur compréhension mutuelle et, partant, rendre plus naturels et évidents les échanges entre les deux métiers est au cœur du projet.
400 internes vont passer deux jours dans une officine et 100 futurs pharmaciens deux jours dans le cabinet d'un médecin généraliste. Un dispositif déjà testé ici ou là mais qui devient systématique à Lille, précise le doyen. Les étudiants seront orientés vers un cabinet ou une pharmacie proche de leur lieu de stage.
Des deux côtés de l'ordonnance
Entre médecin et pharmacien d'officine, « le point de rencontre, c'est l'ordonnance, observe le Pr Gosset. L'un prescrit et l'autre réalise et dispense. » L'ordonnance pose, entre autres, la question de la posologie et de l'association de médicaments. Grâce à cet « échange », souligne le Pr Bertrand Décaudin, doyen de la faculté de pharmacie lilloise, les futurs pharmaciens vont découvrir « le métier de médecin généraliste, sa façon d'aborder le patient et de l'observer, la logique qui sous-tend sa prescription. Quant aux internes de médecine générale, ils iront voir ce qui se passe de l'autre côté du comptoir de la pharmacie, l'implication du pharmacien dans le circuit du médicament, la façon dont il interagit avec les patients, dans le cadre de la prescription ou pas ». Parce qu'elle permettra aux uns de mieux comprendre l'organisation, les contraintes et les difficultés des autres, cette expérience sera « extrêmement enrichissante », s'enthousiasme le Pr Gosset.
Soutenus par les conseils de l'Ordre des médecins et des pharmaciens, les doyens ont signé une convention pour systématiser cet échange de stagiaires. Le dispositif sera évalué au bout de quelques mois, lors de rencontres communes, via les retours des étudiants lors d'examens oraux ou par questionnaires.
En dehors de cette action sur le terrain, les étudiants lillois des différentes filières de santé ont d'autres occasions de se rencontrer, insiste le Pr Décaudin. Pour déverrouiller les esprits, étudiants en médecine, en pharmacie, en soins infirmiers et en maïeutique participent à des séances de simulation et des cours communs, et ce dès la première année.
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