Ce jeudi 20 février, ils étaient une vingtaine d'étudiants en santé à partager leur expérience en tant que renfort sanitaire au plus fort de la crise Covid.
Dans une petite salle de l'hôpital Necker, au sein du bâtiment Lavoisier, et en présence de la ministre de l'enseignement supérieur, Frédérique Vidal, étudiants infirmiers, externes en médecine et en pharmacie ont tour à tour évoqué cette expérience qu'ils qualifient de « riche » mais « éprouvante ».
Une lourde charge émotionnelle
Maya, étudiante en médecine, était en deuxième année lorsqu'elle a été mobilisée pendant la première vague de Covid-19. Déléguée au poste de secrétaire hospitalière, l'étudiante a dû assurer un rôle central et ce, pendant plusieurs semaines.
« Admissions des patients, coordination entre les soignants, appels pour commander les brancardiers (mais aussi) annonce de décès… », l'étudiante décrit une véritable « médecine de guerre ».
Une expérience qui ne l'a d'ailleurs pas laissée indemne : « À l’issue de cet engagement, nous sommes nombreux à avoir été touchés psychologiquement. Certains ont développé des symptômes de stress post-traumatiques », confie l'étudiante qui estime ne pas avoir bénéficié d'un soutien suffisant au moment où elle en ressentait le besoin.
Naiza Savignat, étudiante en soins infirmiers et attachée de presse en charge de la lutte contre les discriminations à la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI), a, elle, été réquisitionnée en service de réanimation Covid en tant qu'aide soignante. À l’époque peu formée à la réanimation, l'étudiante a dû jongler entre ses études et sa mission de renfort sanitaire.
« Il m'arrivait de faire des nuits entières en service de réanimation puis d'enchaîner avec des cours en distanciel dès le lendemain, c'était éprouvant. Alors que nous étions encore étudiants, nous avons dû engager tous les jours notre responsabilité professionnelle », souligne-t-elle.
Soutien psychologique
Attentive, Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur a, lors de cette rencontre, reconnu la « difficulté d'aborder de l'extérieur » les problèmes liés à la santé mentale des étudiants. Il n'est « pas évident de savoir ce dont ils ont besoin » a-t-elle admis.
Le doyen de la faculté de santé de l'Université de Paris, Xavier Jeunemaitre, a, lui, rappelé les dispositifs mis en place par la faculté pour épauler les étudiants pendant cette période : « Nous avons renforcé notre dispositif de prévention pour permettre aux étudiants d'avoir accès à une prise en charge psychologique (...) »
« Cette aide a été ouverte à quasiment 30 000 étudiants mais nous souhaitons continuer et aller plus loin encore » a-t-il ajouté, avant de laisser la parole à Théo Bubola, étudiant en cinquième année de médecine et vice-doyen étudiant de l'UFR de médecine qui développe un projet de premiers secours en santé mentale pour former étudiants et personnels de la faculté.
« Après la crise, j'ai été formé en tant que secouriste en santé mental. (...) Cela m'a convaincu que nous devions développer cette formation à l'échelle de l'université. Nous y avons travaillé et cette initiative a été reprise par l'université et est maintenant soutenue par l'ARS (agence régionale de santé, ndlr). L'objectif serait que nous arrivions d'ici l'année prochaine à 10 % de secouristes au sein de la faculté de santé », a-t-il expliqué.
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