Le 28 avril dernier, les 80 chefs de clinique universitaires-assistants des hôpitaux (CCU-AH) de l’UFR de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines ont reçu un mail les informant qu'ils seraient mis à contribution pour analyser et noter les dossiers des futurs bacheliers pour leur entrée dans les études de médecine.
Dans le cadre du nouveau système Parcour’Sup, chaque futur étudiant doit notamment intégrer à son dossier un CV et une lettre de motivation pour justifier ses pré-choix. C’est cette partie que les chefs de clinique ont la charge d’évaluer. « Il y a une grille de notation sur quatre lettres A, B, C, D et différents critères d’analyse », explique le Dr Franck Verdonk, président du syndicat des chefs de clinique et assistants des hôpitaux de Paris (SCCAHP). Les chefs de clinique examinent donc les curriculum vitae et les lettres de motivation des candidats et les évaluent selon leur clarté, les fautes d’orthographe, le fait qu'il ne s'agisse pas de la copie d’une lettre type... Ils prennent également en compte les « stages » et expériences à l’hôpital ou dans le monde de la santé en général.
Prévenus à la dernière minute
En théorie, les jeunes médecins n'avaient pas d'objection à participer à ce travail : « Les chefs de clinique ont un intérêt pour ce qui se passe au sein de leur université, il est normal qu'ils soient sollicités pour ce genre de choses », souligne le Dr Verdonk. Mais le syndicaliste estime en revanche que la précipitation avec laquelle les événements se sont organisés, « sans aucune concertation au préalable, un mail est envoyé fin avril pour demander à chaque chef de clinique de noter 200 dossiers avant le 16 mai », est difficilement acceptable.
À raison de 5 à 10 minutes par dossier, l'examen des dossiers représente au moins une vingtaine d’heures de travail. « Cela peut ne pas sembler énorme mais cette tâche est remplie le soir, entre deux gardes etc. Alors qu’on souhaite bien faire, cela risque de jouer sur la qualité de cette évaluation », estime le Dr Verdonk. « Par ailleurs les critères d’évaluation proposés dans le mail étaient excessivement succincts et subjectifs, source d’une grande hétérogénéité et in fine d’inégalité entre les candidats », ajoute le syndicat dans son communiqué.
Malgré les difficultés rencontrées, les chefs de clinique de l’université de Versailles se sont exécutés et rendu leurs appréciations pour la deadline fixée ce mercredi. « Il n’était pas question de pénaliser les 8 000 jeunes qui mettent en jeu leur avenir », précise le Dr Verdonk. Mais le syndicat appelle à revoir dans le futur « sur la forme et le fond » cette évaluation « inique ».
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