Il était attendu avec impatience - et angoisse - par tous les carabins qui ont passé les examens classants nationaux (ECN) en juin. L'arrêté, qui fixe le nombre de places allouées aux internes par CHU et par spécialité, vient d'être publié ce 20 juillet au « Journal officiel ». Ainsi, en novembre prochain, 9024 internes feront leur rentrée dans les CHU de France, soit 233 de plus qu’en 2021.
Le ministère de la Santé a donc augmenté le nombre de places pour les carabins de 2,65 %, une hausse comparable à celle de 2021. Parmi eux, 270 internes en contrat d'engagement de service public (CESP) plongeront dans le grand bain de l’internat (quatre de plus que l'année précédente), dont 246 affectés en médecine générale.
108 postes en plus pour la médecine générale
Comme chaque année, c’est la médecine générale qui concentre le plus de postes avec 3 388 places allouées (hors CESP), en augmentation de 3,3 % par rapport à l’année dernière. Au total, les omnipraticiens mobilisent toujours, à eux seuls, près de 40 % des effectifs. Viennent ensuite la psychiatrie - avec 534 places, la spé marque une augmentation presque inexistante de ses effectifs, à hauteur de deux postes supplémentaires pour toute la France - l’anesthésie-réanimation (492 postes, +1,2 %) et la médecine d’urgence (483 places, +1,9 %).
Avec l’augmentation des effectifs de 2,65 %, la plupart des spés gagnent de facto une poignée de postes, c'est le cas pour la chirurgie orthopédique et traumatologie, la gynécologie obstétrique, la pédiatrie ou encore les maladies infectieuses et tropicales.
D’autres DES à l’inverse, marquent une belle progression : endocrinologie (+5,6 %), hématologie (+9 %), chirurgie orale (+16,7 % avec deux places supplémentaires), chirurgie pédiatrique (+11,5 %) ou encore la médecine intensive et réanimation (MIR). Les internes de MIR gagneront, dès novembre 2022, six postes supplémentaires (+6,3 %), après une augmentation déjà inédite en 2021 de près de 29 %. Ce gonflement des effectifs en réanimation découle d'une volonté affirmée par Olivier Véran, afin de faire face aux crises sanitaires.
Neuf postes de plus en cardio
Mauvaise nouvelle du côté de la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, la spé la plus prisée des internes . Les effectifs ne bougent pas d’un iota et restent cantonnés à 28 postes pour toute la France. Même constat pour l’ophtalmologie - deuxième spécialité des internes - qui n’éponge même pas l’augmentation nationale, avec une faible hausse d'1,3 % et deux postes supplémentaires.
Les internes les mieux classés pourront toutefois espérer se rabattre vers deux autres DES prisés : la dermatologie (+3 %, 3 postes supplémentaires) et la cardiologie (+4,9 %) qui gagnent cette année 9 postes.
À la rentrée 2022, une seule spécialité verra ses effectifs diminuer : la médecine du travail, qui peine souvent à remplir ses effectifs, perd 8 postes.
Tours ouvre une cinquantaine de postes
Comme chaque année, du côté des CHU de rattachement des carabins, c’est l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris qui offre le plus de postes. Le mastodonte parisien accueillera ainsi, pour 2022-2023, 1 452 internes (+1,5 %), dont 491 en médecine générale.
Une augmentation exceptionnelle des capacités d’accueil est à noter au CHU de Tours, avec l’ouverture de 47 places supplémentaires à la rentrée. Cette hausse de 18,7 % découle de la création d’ici quelques mois d’un CHU à Orléans, pour pallier la désertification médicale rampante dans le Centre-Val de Loire, à la suite des annonces de Jean Castex en février dernier. La région pourra donc bénéficier de 30 futurs généralistes en plus, ainsi qu'un dermato, un radiologue ou encore un pédiatre.
La Réunion et Limoges voient aussi une belle progression de leurs effectifs, autour de 8 %, la plupart des postes étant réservés, là aussi, aux futurs généralistes.
Des places de généralistes en moins
Plus étonnant, certains CHU de rattachement perdent des postes. En Martinique et en Guadeloupe par exemple, 14 postes d’internes en médecine générale sont supprimés. Plus généralement, les Antilles n’accueilleront que 150 internes, contre 153 en 2021. Même constat aux Hospices civils de Lyon, où 7 places de futurs généralistes sont supprimées.
Désormais, les carabins peuvent commencer à simuler leurs vœux d’affectation sur la plateforme Céline. La procédure de choix définitive commencera le 30 août à 9 heures, et jusqu'au 16 septembre inclus. Une chose est sûre : le premier choix reviendra au bordelais Gaétan Basile, major des ECN 2022, qui imagine s’orienter plutôt vers l’oncologie, l’hématologie ou la rhumatologie.
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