L'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) et l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) lancent pour la troisième année consécutive une campagne sur les réseaux sociaux pour sensibiliser les jeunes médecins à l'impact du marketing pharmaceutique tout au long de leur cursus et dans leur pratique quotidienne.
« Pas contre les labos mais… »
Cette année, les internes en médecine générale et les étudiants ont troqué leur slogan « #NoFreeLunch » contre « Une campagne sans intérêt ? » sur les réseaux sociaux.
« Les précédentes campagnes ont été un succès, les débats ont été nombreux, aujourd'hui les étudiants connaissent le terme "d'indépendance" mais leur compréhension de "pourquoi est-ce important d'être indépendant" ne l'est pas forcément, explique Morgan Caillault, président de l'ISNAR-IMG. Nous ne sommes pas contre les labos, ils sont nécessaires, mais on veut faire comprendre qu'il faut prescrire à bon escient. »
Noms de spécialités vs DCI
Les représentants des juniors font valoir que l'influence du marketing pharmaceutique se retrouve aussi bien sur les terrains de stages, dans les cabinets libéraux et même très tôt dans le cursus.
La campagne multiplie les exemples : en première année, les cours peuvent mentionner les noms de spécialités à la place des DCI. Dès l'externat, les étudiants assistent aux « staffs labos » aux côtés des visiteurs médicaux durant leurs stages. Des supports de formation sont proposés par les laboratoires – guides, dépliants, outils pédgogiques. Les médecins en exercice y sont confrontés lors des congrès ou repas, où des liens d'intérêts – à distinguer des conflits – peuvent se tisser. « On est mis en relation avec l'industrie dès la fac et, au bout de la chaîne, lorsqu'on est praticien ou enseignant, on peut avoir des automatismes ou des difficultés à critiquer », résume le président de l'ISNAR-IMG.
Du côté des responsables de l'ANEMF, on aborde volontiers la question de l'influence des laboratoires à la faculté. « Lorsque l'on vient présenter les réformes des études médicales, on met le sujet aussi sur la table », explique Morgane Gode-Henric, présidente de l'association.
Une campagne sans intérêt ? ?
— ISNAR-IMG (@ISNARIMG) September 19, 2020
Lien d'intérêt = relation de proximité dans un cadre personnel/professionnel/institutionnel
Conflit d’intérêt = influence de ce lien = danger ⚠️
Des liens se créent entre industries pharma et #etu #Med
Mais quelles conséquences ont-ils ? ?
1/3 pic.twitter.com/qhEGITMjyg
La campagne se déroulera jusqu'à la mi-octobre sur les réseaux sociaux. Elle sera agrémentée de témoignages et d'expériences d'étudiants, de professionnels de santé et d'enseignants. Dans une première vidéo, la pneumologue Irène Frachon, lanceuse d'alerte du scandale du Mediator, revient sur les conflits d'intérêts.
[Une campagne sans intérêt?]?
— ANEMF (@ANEMF) September 23, 2020
Voici un extrait de notre interview d'@IFrachon sur la thématique du MEDIATOR et des liens et conflits d'intérêt, réalisée en collaboration avec @ISNARIMG !
Pour la visionner en entier, suivez le lien ?https://t.co/NmbNOorf1B https://t.co/BEaKJPIxmY pic.twitter.com/ktnzq3Jx2V
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