Un groupe parlementaire va plancher sur le contournement du numerus clausus

Publié le 28/10/2013
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LA PRÉSENCE d’un fort contingent d’étudiants français en Belgique dans les filières de santé et tout particulièrement en médecine ne laisse pas indifférent la classe politique française.

Le député socialiste représentant les Français de l’étranger au Benelux, Philip Cordery, est très mobilisé sur cette question. Avec son confrère Philippe Baumel, député PS de Saône-et-Loire, il a visité les facultés de médecine et les universités francophones, il y a quelques semaines, pour mieux cerner le phénomène. « Chaque année, les Français sont un peu plus nombreux en Belgique, assure Philip Cordery. Ils sont plus de 11 000 pour l’ensemble des filières de santé ! J’ai vu l’ampleur du phénomène et son absurdité ».

Européen convaincu, le député socialiste se dit favorable à la mobilité étudiante mais regrette que « 80 % d’étudiants qui partent se former en Belgique reviennent exercer en France ».

Pistes.

Le maintien du numerus clausus est clairement posé. « Je ne sais pas s’il faut le supprimer ou le desserrer pour former davantage de médecins en France », ajoute l’élu du Benelux. L’attrait de la Belgique est tel que de plus en plus d’étudiants français vont se former en médecine outre-Quiévrain sans même tenter une fois auparavant leur chance en PACES en France. « J’ai rencontré des étudiants qui avaient même trouvé un petit boulot pour gagner le statut de résident l’année suivante », précise le député.

Philip Cordery va créer un groupe de travail socialiste à l’Assemblée. Objectif : présenter au gouvernement des pistes pour éviter le contournement du numerus clausus. Le député socialiste de l’Isère Olivier Véran, qui a été rapporteur de la loi sur l’enseignement supérieur et qui est un proche de Geneviève Fioraso, participera à cette réflexion. En tant qu’ancien porte-parole des internes de l’ISNI, il connaît bien le sujet. Plusieurs pistes circulent : l’agrément de stages en France pour former les étudiants français de Belgique ou l’établissement de passerelles en cours de formation (à partir de la 2e ou 3année) pour faire revenir plus rapidement ces étudiants en France.

 CH. G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9275