Le message est clair, les associations d'étudiants (médecine, pharmacie, sages-femmes, dentaire, infirmiers, kinés) alertent sur le caractère hyperanxiogène du contexte actuel où la réforme en cours des études de santé, déjà complexe et incertaine, est perturbée par la crise sanitaire et le manque d'accompagnement et de soutien des Universités.

Aujourd'hui, nombre d'étudiants en première année de PASS (parcours spécifique accès santé) et LAS (licences avec option accès santé) demeurent dans le flou quant au déroulement des épreuves de sélection qui ouvriront la porte à la seconde année de médecine et aux autres filières santé. « Nos formations ne seront pas sacrifiées sur l'autel d'une réforme », commentent-ils, alertant pêle-mêle sur le manque de moyens, certains cours suivis « sans réel intérêt » ou de fortes inégalités dans la charge de travail en fonction des mineures suivies...    

Point de rupture

Les étudiants en santé réclament en particulier des moyens humains et financiers supplémentaires pour assurer la continuité pédagogique à distance et créer des postes de secrétariat permettant la liaison entre étudiants, enseignants et scolarité. « Après des mois de négociations rien n'avance, les Universités ne sont pas prêtes », résument-ils.

Selon l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), un quart des facultés seulement ont précisé les modalités des oraux et examens écrits de sélection. « Certains étudiants ne savent toujours pas à quoi ressembleront les examens de… décembre, illustre Morgane Gode-Henric, présidente de l'ANEMF. Le but de la réforme, au-delà de diversifier les profils, est de réduire les risques psychosociaux, or c'est une source de stress. »

Entre le confinement, les cours à distance, le manque de lien social et l'opacité des modalités de réforme, des jeunes se découragent, prévient la présidente de l'ANEMF. « C'est le point de rupture, ajoute-t-elle. Des étudiants nous disent déjà qu'ils veulent arrêter. »