Depuis un an et demi, les étudiants en licence de science de la santé ont la possibilité, après accord des responsables des deux filières, de s’inscrire en fin de seconde année (L2) à l’alter-PACES, une filière alternative à la première année commune aux études de santé. S'ils sont retenus, ils peuvent accéder en deuxième année de médecine, pharmacie, odontologie ou maïeutique à l’issue de leur bac +3.
Il y a tout juste un an, Solène et Agathe, deux étudiantes de 21 ans, s'étaient lancé un challenge. Elles ont aujourd'hui intégré la P2 de médecine. Dès janvier, elles ont commencé ensemble un double cursus bio-médecine. Elles n'ont assisté à aucun cours en amphi mais ont suivi des cours complémentaires de médecine en e-learning. « C’était assez éprouvant, il fallait maintenir le niveau pour valider la licence avec mention et en même temps chaque module complémentaire de médecine », explique Solène. « Les supports étaient vraiment bien et le format vidéo permettait de prendre le temps de comprendre et de faire des recherches en parallèle », poursuit-elle. L'année de rodage s'est toutefois déroulée avec quelques couacs. Selon Agathe, les cours étaient légers en anatomie et histologie et doivent être renforcés. « Il faudrait aussi nous imposer le stage infirmier. Tous les P1 ayant réussi la PACES passent par-là, mais nous ne l’avons pas eu alors que ce sont les premiers contacts avec les patients et les équipes médicales », ajoute-t-elle. Les étudiants sont évalués à la fin de l’année par un examen, et sur entretien auprès d’un jury composé d’enseignants des deux filières ainsi qu’un membre d’une association de patients, de l’ANSM et d’un interne.
Diversifier les profils d'étudiants
L'alter-PACES a ouvert ses portes aux étudiants de physique-chimie en septembre 2015 et une cinquantaine de candidats sont en lice pour intégrer une P2. Jean-Yves Mérindol, président de l’Université Sorbonne Paris Cité (USPC) souhaite désormais élargir l'accès à cette filière aux autres licences (droit, lettres ou économie...) dès la prochaine rentrée. « Ces étudiants ont un rapport différent à l’apprentissage et des connaissances solides dans le domaine de la biologie. Nous recherchons la diversification des profils », explique Jean-Yves Mérindol. La PACES actuelle offre un panel d’étudiants « très bons » mais « formatés » et « sélectionnés sur certaines compétences », telles que la résistance au stress ou les capacités mémorielles, poursuit-il.
Les candidatures sont limitées car l’expérimentation réserve entre 5 à 30 % des places du numerus clausus à ces étudiants provenant d’autres filières. À ce jour, sept autres facultés (Angers, Saint-Étienne, Tours, Poitiers, Clermont-Ferrand, Strasbourg et Rouen) ont entamé des expérimentations d'alternatives à la PACES, qui s’achèveront en 2019-2020.
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