À l’occasion des journées d’été de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), l’assemblée générale a désigné, le 5 juillet, son nouveau président. Entretien avec Nicolas Lunel, étudiant en 3e année à Toulouse, qui succède à Morgane Gode-Henric à la tête de l’association des carabins.
LE QUOTIDIEN : Comment votre parcours vous a mené à l’engagement associatif ? Quels seront les grands chantiers de votre mandat ?
NICOLAS LUNEL : Avant même d’entrer en première année de médecine, j’étais investi dans une association d’organisation d’évènements. Mais mon engagement s’est surtout renforcé à partir de ma deuxième année. Je suis alors devenu membre du bureau du tutorat de l’association locale, et élu à la Commission de la formation et de la vie universitaire de l’Université Toulouse 3. L’année suivante, j’ai occupé le poste de vice-président en charge de la représentation, à la corpo de Toulouse.
Cette année, nous aurons comme grands travaux de suivre la mise en place des réformes du premier et deuxième cycle, en étant vigilant sur leur application au niveau local. Nous serons également engagés sur la question des violences sexuelles et sexistes, et attendons des mesures concrètes, notamment sur la formation des encadrants et le signalement. En cette année d’élection présidentielle, l’ANEMF va aussi porter le sujet de l’accès au soin auprès des politiques.
La réforme du 2e cycle sera mise en place dès la rentrée prochaine. Quels seront vos points de vigilance ?
Les textes vont sortir bientôt, et nous serons particulièrement vigilants sur la question de la réduction des connaissances. C’est une mesure très attendue de la part des étudiants. Nous vérifierons localement son application. Cette réforme change de paradigme : elle supprime les ECN pour se tourner davantage vers l’évaluation des compétences. Mais il faudra que les compétences soient réellement prises en compte dans l’évaluation, et surtout enseignées, pour qu’il n’y ait pas de disparités en fonction des facs.
Nous veillerons également à ce que les stages soient réellement formateurs. L’un de nos objectifs est que les encadrants de stage soient mieux formés. Aujourd’hui, les PU-PH ont peu de temps pour les missions pédagogiques et d’encadrement, ce qui est dommageable pour les étudiants. Nous réclamons désormais que les PH puissent avoir davantage de responsabilités pédagogiques, et qu’ils soient rémunérés en conséquence. Dans la même veine, nous allons essayer d’augmenter le nombre de terrains de stage, pour que les étudiants puissent plus facilement se faire une idée de leur futur métier.
L’égalité des chances est également une cause qui vous tient à cœur. Que proposez-vous pour gommer les inégalités sociales entre les étudiants en médecine ?
Oui, malheureusement les études de médecine sont la cible de beaucoup d’entreprises qui cherchent à faire du profit. Dès la première année, les prépas privées font miroiter une plus grande réussite aux étudiants. Même chose au moment de la préparation des ECN. Face à cela, notre combat est de montrer que le tutorat, appuyé par la fac, est tout aussi efficace, ce qui n’est pas le cas des prépas privées !
Il ne faut plus que la réussite d’un étudiant en médecine soit conditionnée à ses moyens financiers, son pécule de départ. Nous militons pour que n’importe quel étudiant puisse avoir les mêmes chances. On ne peut pas imaginer une égalité des chances pour un étudiant qui est obligé de travailler dans un fast-food tous les soirs ! Avec la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), nous allons demander une réforme des bourses. Pour qu’elles soient augmentées et plus simple d’accès. Beaucoup d’étudiants ne font même pas de demande de bourse, car ils ne savent pas qu’ils y sont éligibles. Nous demandons des aides sociales plus lisibles et plus accessibles.
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