Les SOS mains lancent un SOS.
La Société française de chirurgie de la main (SFCM) et la Fédération des services d'urgences de la main (FESUM) tirent la sonnette d'alarme sur la formation des futurs chirurgiens de cette spécialité qu'ils jugent « au rabais » après la mise en place de la réforme du troisième cycle des études.
La réforme du troisième cycle a signé la disparition des diplômes d'études spécialisées complémentaires (DESC) auprès des nouveaux internes. Les futurs médecins intéressés par la chirurgie de la main devront désormais opter pour une formation spécialisée transversale (FST) disponible soit par un diplôme d'études spécialisées (DES) en chirurgie orthopédique, soit en chirurgie plastique. Une FST « est une option commune à plusieurs spécialités et ouvre droit à un exercice complémentaire d'une surspécialité au sein de la spécialité suivie », peut-on lire dans le texte réglementaire du 12 avril 2017 relatif à l'organisation du troisième cycle.
Oui mais voilà, la nouvelle maquette de la FST n'octroie que deux semestres de formation (12 mois) pour les internes souhaitant s'orienter vers la chirurgie de la main. Insuffisant pour les professionnels du secteur. « Avant la réforme, pour prétendre au titre délivré par l'Ordre, il fallait réaliser deux semestres d'internat dans la sous-spécialité, deux années de post-internat, un diplôme universitaire de microchirurgie et un diplôme interuniversitaire de la chirurgie de la main d'une durée de deux ans, détaille le Pr Philippe Liverneaux, secrétaire général de la SFCM et chirurgien au CHU de Strasbourg. Avec la réforme, il suffira de deux semestres pour avoir droit au titre. »
Le compagnonnage indispensable
La SFCM et la FESUM souhaitent réunir tous les acteurs autour de la table – les tutelles, les collèges de chirurgie et l'Ordre – afin de négocier une autre solution. « Il faut considérer la FST comme insuffisante pour intégrer un centre SOS mains », plaide le Pr Liverneaux. La FST doit être « un préalable au droit de titre en chirurgie de la main ».
La SFCM avance plusieurs pistes dont celle de compléter la diplôme par « une formation théorique validée par le diplôme européen de chirurgie de la main reconnue par l'union européenne des médecins spécialistes (UEMS) » ainsi qu'une « mise en situation pratique par un terrain de stage de deux ans dans un ou plusieurs centres agréés par le Collège français des enseignants de chirurgie de la main ». Par ailleurs, les chirurgiens souhaitent que le diplôme universitaire en microchirurgie soit maintenu.
« C'est un choix de société, il faut investir dans la formation et non dans l'indemnisation », clôt le Dr Guy Raimbeau, président de la FESUM et chirurgien en clinique près d'Angers (Maine-et-Loire).
Selon les chiffres de la SFCM, il y a 1,5 million de blessés de la main chaque année en France. 600 000 patients peuvent avoir des séquelles à vie en l'absence d'un traitement initial adéquat. Près de 500 chirurgiens (dont 400 orthopédistes) sont titulaires du droit au titre de chirurgien de la main.
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