Le Pr Gilberg salue la fin de la précarité

Publié le 24/09/2009
Article réservé aux abonnés
1276106260F_600x_87252_IMG_19274_1253857685287.jpg

1276106260F_600x_87252_IMG_19274_1253857685287.jpg

LE QUOTIDIEN – Ca y est. Vous allez être « professeur de médecine générale ». Quel effet cela vous fait-il ?

Pr SERGE GILBERG – À titre individuel, ça fait plaisir. C’est la reconnaissance d’un travail que je pense mériter. C’est aussi un tournant historique évident, l’issue d’un combat collectif que je mène, moi, depuis 25 ans – je suis le plus ancien professeur associé de médecine générale parmi les dix nommés – et d’autres depuis 30 ans. Nous avons quand même créé de toutes pièces un DES de médecine générale  : sur le plan pédagogique, nous avons fait nos preuves depuis longtemps ; et sur le plan scientifique, nous avons développé de nombreux projets. Tout cela – c’est très important et cela fait partie de la victoire d’aujourd’hui puisque notre mode de titularisation nous permet de conserver une activité de soins en ambulatoire –, en restant dans nos cabinets !

Diriez-vous que jusque-là, vous étiez un « demi-prof » ?

Nous avions surtout un statut précaire puisque nous n’étions nommés que pour trois ans (à proroger). Quant à notre salaire, c’était celui d’un mi-temps, correspondant à la moitié de ce que touchaient les autres professeurs de l’université. Mais au-delà de ce statut, je le répète, nous avons énormément travaillé. En termes pédagogiques comme en termes de recherche, j’ai moi-même mené, par exemple, la seule étude sur la résurgence de la coqueluche chez l’adulte. Même si nous n’avons pas un cursus identique à celui de nos confrères, si nous n’avons pas de DEA ou ne publions pas dans le « Lancet »..., dans notre domaine, nous avons déjà considérablement investi en recherche et nous avons à notre actif des publications respectables.

Et maintenant ? Quelles perspectives vous ouvre votre titre ? Va-t-il changer vos rapports avec les médecins généralistes, avec les autres professeurs, avec vos internes… ?

Pour mes rapports avec la profession, rien ne change  : je ne voudrais pas que cela fasse une différence, j’en suis issu et j’y reste inséré. Avec mes collègues universitaires, beaucoup pensaient de toute façon que j’étais déjà titulaire mais pour certains, je crois que nous devenons vraiment maintenant des« universitaires ». Quant aux étudiants, ce qui change surtout pour eux, c’est qu’ils savent désormais qu’ils ont une vraie reconnaissance ; cela leur ouvre des perspectives.

 PROPOS RECUEILLIS PAR K.P.

Source : lequotidiendumedecin.fr