LE MINISTRE de l’Espace rural et de l’Aménagement du Territoire, Michel Mercier, se veut porteur d’une « nouvelle ambition pour les territoires ». Vaste programme pour lequel il lance, entre octobre et janvier prochains, une grande concertation baptisée « Les Assises des Territoires ruraux ». Elles auront pour but, assure le ministre, « d’aborder sans tabou tous les sujets de l’aménagement du territoire rural, comme les services publics, la démographie médicale, les transports, l’emploi ou encore la garde des enfants ». La méthode de consultation, selon ses propres mots, sera « déconcentrée » : dans chaque département, les préfets organiseront des consultations des acteurs locaux, à la suite de quoi des groupes de travail nationaux plancheront sur quelques thématiques particulières.
Mais sur la question de la démographie médicale, le ministre semble avoir mis de l’eau dans son vin. En septembre dernier en effet, il déclarait à notre confrère « Le Figaro » qu’il était nécessaire à ses yeux « de garantir aux Français, quels que soient leurs revenus et leur lieu d’habitation, l’accès à une série de services essentiels », et envisageait même de fixer un nombre minimum de médecins, ainsi que d’écoles et de bureaux de poste, « par la loi ou par la voie réglementaire ».
Michel Mercier a revu ses ambitions à la baisse, tout au moins pour ce qui concerne la fixation d’un seuil minimum de présence médicale dans les départements ruraux. « Faut-il fixer par la voie réglementaire le nombre des médecins ? », s’interrogeait-il mercredi dernier, avant d’ajouter que « la réponse est évidemment non ». En revanche, le ministre ne compte pas rester les bras ballants devant « la diminution drastique du nombre des médecins. Beaucoup d’entre eux vont partir prochainement à la retraite, il faut s’y préparer, et cela va nécessiter des adaptations des équipes médicales qui devront être de plus en plus pluridisciplinaires ». Michel Mercier doit rencontrer dès la semaine prochaine Roselyne Bachelot sur ce thème, mais il prévient : « Mon ministère peut se battre pour favoriser le maintien des équipements et services, mais pour la présence médicale, la main revient au ministère de la Santé ».
Enfin, le ministre s'est prononcé pour que l'État mobilise le cas échéant une partie du grand emprunt pour financer la couverture de tout le territoire en connexion internet très haut débit, fixe ou mobile, ce que bon nombre de professionnels, de santé ou non, attendent désespérément dans certaines zones rurales. Coût total estimé de ces travaux de couverture totale : 20 à 30 milliards d’euros.
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