La surspécialisation mal acceptée par l’Ordre

Publié le 01/10/2009
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Quelque 3 460 chirurgiens généraux sont recensés par l’Ordre des médecins au 1er janvier 2009. « Actuellement, tous les chirurgiens qui sortent des hôpitaux sont qualifiés en chirurgie générale et presque tous ont ensuite une spécialité dans un domaine particulier », commente le Dr Xavier Deau. Le vice-président de l’Ordre des médecins porte un regard critique sur la réforme en cours. « Il est nécessaire de faire évoluer la formation, indique le Dr Deau, mais méfions-nous de ces surspécialisations qui enlèvent aux praticiens l’essence même de leur spécialité d’origine. Un chirurgien général apprenait à tout faire, il savait tout réaliser. La surspécialisation pose problème. Rien ne sert d’avoir un chirurgien orthopédiste de garde qui ne veut pas toucher un patient qui a un problème à la prostate parce que ce n’est pas son champ d’activité. Cette situation ne sera pas gérable au quotidien dans nos hôpitaux périphériques ». L’Ordre des médecins a interpellé le ministère de la Santé. Il souhaite une adéquation entre la formation des chirurgiens et les besoins de santé de la population. Cet avis n’est pas partagé par le Dr François Aubart, président de la CMH et par ailleurs membre du Conseil national de chirurgie. « La chirurgie générale est un mode d’exercice en voie d’extinction. L’exercice de la chirurgie générale, avec une activité qui saute du coq à l’âne, est extrêmement réduit. Les chirurgiens généraux ne vont pas manquer. On pourrait penser qu’un chirurgien orthopédiste peut opérer une appendicite pour rendre service mais il n’y a pas de petite appendicectomie. L’exercice d’exclusivité est requis. La qualification ne peut plus répondre aux nécessités de formations actuelles. Il faut une nouvelle organisation territoriale et non plus se baser sur les petits hôpitaux », commente le chirurgien orthopédiste référencé à l’Ordre comme… chirurgien général.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr