La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a regretté « l'effet d'annonce médiatique » de Marisol Touraine sur l'augmentation du numerus clausus, estimant qu'elle ne résoudra ni la crise de la médecine libérale, ni le problème de la répartition des médecins sur le territoire.
Lors de l'examen, à l'Assemblée Nationale, de la proposition de loi du député centriste Philippe Vigier visant à rétablir un égal accès aux soins sur l'ensemble du territoire, la ministre de la Santé a annoncé une hausse de 6,2 % du numerus clausus, soit 478 places supplémentaires dans 22 facultés à pourvoir pour entrée en seconde année de médecine en 2017. Le numerus clausus était fixé à 7 676 postes l'an dernier. Il atteindra donc 8 154 à l'issue de cette année universitaire (hors passerelles d'accès en 2e et 3e années de médecine).
Gâchis humain et impact tardif sur la démographie
Le syndicat pointe du doigt l'immobilité du gouvernement face au « gâchis » humain de la première année commune des études de santé (PACES). « Rappelons que, suivant les facultés, seulement 19 % des étudiants accèdent à la deuxième année d'études en médecine. Est-il logique de laisser perdurer un système qui met en échec 80 % de ses étudiants de première année ? », assène-t-il. Ce taux d'échecs amène certains étudiants « privilégiés » à partir réaliser leur cursus à l'étranger moyennant finances, ajoute la CSMF.
Par ailleurs, l'impact tardif de cette mesure « ne se fera sentir que dans quinze ans », juge la confédération, selon laquelle il serait judicieux d'entamer « une réflexion globale sur le principe de numerus clausus et sur la formation initiale des médecins ».
Assurer les conditions de formation
L'Ordre national des médecins est tout aussi dubitatif. « Le numerus clausus n'est qu'un des éléments participant à l'évolution démographique, les médecins européens ou extra-européens ainsi que les étudiants français formés à l'étranger représentent actuellement une part croissante des nouveaux médecins », observe l'institution. L'Ordre appelle les pouvoirs publics à agir sur la formation mais aussi sur les conditions d'exercice et sur l'organisation des soins pour apporter une réponse durable à la désertification médicale.
Le CNOM rappelle que le relèvement du nombre d'étudiants admis en 2e année « ne doit pas se faire au détriment des conditions de formation des étudiants ».
L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) avait déjà mis en garde les pouvoirs publics sur la nécessité d'ouvrir de nouveaux terrains de stage et d'assurer le recrutement d'enseignants. « Tous les étudiants doivent être formés de la même façon », avait confié son président, Antoine Oudin.
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