L’enquête de l’Intersyndicat national des internes (ISNI) consacrée à la qualité de l’enseignement théorique au cours du 3e cycle des études médicales a jeté le trouble au sein de la faculté de médecine de Marseille, classée en 28e et dernière position des villes de CHU.
Les 300 internes marseillais ayant répondu à cette enquête nationale (dont une moitié en médecine générale) ont en effet attribué la plus mauvaise note de toutes les villes à leur faculté pour la qualité globale des cours et leur organisation. Une grande majorité des répondants ont également jugé leurs cours inadaptés à leur exercice futur, et ont déploré des difficultés pour prendre leur deux demi-journées hebdomadaires obligatoires de formation universitaire ou pour participer à un congrès.
Les très mauvais résultats de la 3e plus grande faculté de médecine de France ont surpris jusqu’à son doyen, le Pr Georges Léonetti. « J’ai découvert cette enquête dans la presse, confie-t-il. Je suis très étonné qu’avant de jeter ces résultats en pâture, nous n’ayons pas eu un droit de regard ou de réponse ».
Dans de nombreuses spécialités, les internes de Nice, Marseille et Montpellier suivent des cours interrégionaux en commun, précise le doyen. « Comment expliquer que Marseille soit seule à avoir de mauvais résultats ? Nous sommes un gros CHU, les internes ont la possibilité de faire de la recherche, un master ou de se former dans plusieurs services différents… » Le Pr Léonetti va lancer une enquête auprès des internes marseillais pour « voir quelle est la réalité des choses ».
Amalgames
Les internes et chefs de clinique de la faculté ont également été estomaqués par l’exploitation de ce palmarès. « La présentation accablante de ces résultats n’est certainement pas le fruit d’une collaboration inter-syndicale constructive mais reflète plutôt une volonté médiatique d’accuser une fois de plus la ville de Marseille, se désole le SAIHM. Les amalgames affligeants entre l’insécurité et la formation des internes en sont un exemple. »
Le Dr André Gay, président des chefs de clinique, s’interroge sur la pertinence de ce travail. « L’enseignement théorique ne concerne que 10 % du temps de formation des internes », explique-t-il. Le Dr Gay reconnaît les difficultés rencontrées par les internes marseillais pour se libérer de leurs obligations de soins (et suivre leurs formations universitaires), en raison de leur sous-effectif et de leur surcharge de travail. Pour autant, Marseille demeure une ville prisée des étudiants lors du choix de spécialité d’internat et cela vaut, pour le chef de clinique, tous les palmarès du monde.
Les MSU, acteurs clés de l’encadrement des docteurs juniors
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale