Maud Masson et Guillaume Leydier sont étudiants en 2e année de médecine. Mais contrairement à leurs camarades, ils n’ont pas suivi le processus de recrutement classique via la Première année commune aux études de santé (PACES) et le concours.
La faculté de Saint-Étienne participe en effet à une expérimentation PACES, qui réserve au maximum 5 % des places du numerus clausus à des étudiants d’autres filières de licence de l’Université Jean Monnet. « En théorie, 7 étudiants auraient pu être admis au maximum mais nous n’en avons retenu que 2, indique le Pr Fabrice Zeni, doyen de la faculté de médecine. Il faut en effet conjuguer excellence académique et motivation. Je n’accepte que des étudiants qui sont dans le premier quartile du classement de leur licence et ils doivent effectuer un stage obligatoirement sous le contrôle de la direction pédagogique de la faculté pour s’assurer de leurs qualités humaines. »
Maud a passé toutes ces épreuves avec succès et a pu atteindre son objectif : entrer en faculté de médecine. « Après mon baccalauréat j’avais déjà l’idée de faire médecine, mais j’avais un bac ES, ce qui m’a un peu découragée, témoigne-t-elle. J’ai donc intégré une licence de droit, mais cette envie de faire médecine ne me lâchait pas. » Elle entend parler d’une réunion d’information sur l’expérimentation et décide de tenter sa chance. Elle passe avec succès les oraux de motivation et effectue un stage dans un service de chirurgie digestive en juin 2014.
Afin de se remettre à niveau, les étudiants suivent des enseignements complémentaires à leur licence par e-learning et sont accompagnés par des moniteurs. « Jusqu’à présent je ne ressens pas de lacunes particulières, car les unités complémentaires permettent vraiment de rattraper le niveau », apprécie Maud. Guillaume, de son côté, a effectué une prépa vétérinaire à Clermont-Ferrand. « J’ai passé deux fois le concours mais je ne l’ai pas eu. Je voulais cependant rester dans le domaine médical. » Il effectue une troisième année de licence de biologie et finit lui aussi par intégrer la 2e année de médecine grâce à une passerelle PACES. « J’ai réalisé un stage d’une semaine chez un médecin généraliste, de quinze jours aux urgences et de quinze jours en neurochirurgie », détaille-t-il. Si Maud estime que l’expérimentation « n’est pas une voie de facilité », il faut pourtant parfois le rappeler à leurs camarades. « Au début de l’année, nous avons dû beaucoup nous justifier auprès des autres étudiants et montrer que nous avions fait nos preuves », témoigne Guillaume. Néanmoins, les deux étudiants sont désormais bien intégrés et « très contents d’être là ».
Médecine et… plus
Et pour les étudiants très motivés, la faculté de Saint-Étienne offre l’opportunité de suivre un double cursus, médecin et ingénieur, avec l’École des mines. Claire-Lise Fogeron, étudiante en 2e année d’internat, ne regrette pas de s’être lancée dans cette voie. « Je m’intéresse beaucoup aux dispositifs médicaux et je trouve intéressant d’avoir à la fois le point de vue médical mais aussi d’ingénierie sur ce matériel », souligne-t-elle. Elle a suivi des cours de préparation pendant trois ans, un jour par semaine, puis a intégré l’école pendant son internat. « J’ai stoppé mon internat pendant quasiment deux ans pour être à l’école. Ça rallonge la durée des études et ça demande un investissement important, mais ça me correspond bien car c’est un domaine qui me plaît depuis le lycée », confie-t-elle. Elle juge que cette formation lui a permis de développer ses « capacités d’analyse, d’organisation et la faculté d’avoir une vision globale des choses ». À terme, elle aimerait garder son profil clinique, tout en participant à des projets de recherche et développement avec des industriels.
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