Plusieurs universités japonaises de médecine ont été reconnues coupables de discrimination envers les filles ou de favoritisme envers des candidats précis, a annoncé ce mardi le ministère de l'Éducation, deux mois après la découverte de modifications de notes par une faculté de Tokyo.
En tout, quelque 81 universités de médecine publiques et privées font l'objet d'une enquête après la révélation de cette affaire. L'objectif étant de faire le point sur l'ampleur de manipulations visant à disqualifier des candidates au concours d'admission. « Nous avons choisi de ne pas citer nommément les établissements mais nous leur demandons de donner eux-mêmes des explications sur leurs pratiques », a déclaré, sans en préciser leur nombre, le ministre de l'Éducation, Masahiko Shibayama.
À Tokyo, le comité de sélection de la faculté s'arrangeait pour que les femmes ne représentent pas plus de 30 % du nombre total d'élèves reçus, au motif que, même si elles deviennent médecins, elles quittent ensuite souvent leur poste pour se marier et avoir des enfants.
Méthodes visant à éliminer les femmes
À la suite de ce scandale, les autorités ont enquêté sur le terrain pour étudier précisément la façon dont sont conduits les examens d'entrée. Une trentaine d'établissements ont pour le moment été passés au crible.
« Des pratiques inappropriées ont été découvertes dans plusieurs universités », a écrit le ministère dans un rapport d'étape, donnant plusieurs exemples de méthodes visant à éliminer les femmes ou les candidats qui avaient auparavant raté d'autres concours, ou bien à favoriser certains postulants.
Le ministère a aussi soulevé des soupçons de possible discrimination liée au statut social des étudiants. Dans certains cas, les candidats doivent préciser au moment du concours ou lors d'un entretien oral les identités de leurs parents, leur profession et leur situation économique.
Le rapport final sera publié en décembre, mais il n'est pas certain que les noms des établissements en cause soient révélés. En revanche, le ministère espère que les universités corrigeront leurs méthodes « pour que les candidats puissent se présenter en toute quiétude aux examens ».
P. T. (avec AFP)
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