LE QUOTIDIEN : Les maladies infectieuses et tropicales et la chirurgie plastique ont rencontré un vif succès. Comment l'expliquez-vous ?
YANIS MERAD : Ce sont des disciplines où le nombre de postes ouverts était plus faible. Deux scénarios sont possibles : soit le nombre de postes ouverts est très restreint et on a l'impression qu'elles partent plus vite, soit elles sont réellement très attractives. Il faudra quelques années pour tirer des enseignements. La rémunération et l'ouverture à la recherche peuvent être des arguments pour choisir une spécialité.
Certaines spécialités comme la chirurgie pédiatrique, viscérale, vasculaire et thoracique sont dans le ventre mou du classement. Pourquoi ?
De manière générale, les spécialités chirurgicales sont en recul mais cela est probablement dû à plusieurs facteurs comme la pénibilité. L'évolution des modes d'exercice peut aussi expliquer en partie ce phénomène. De plus en plus d'actes de chirurgie digestive ou cardiovasculaire ont évolué avec la révolution technologique. D'autres spécialités dites interventionnelles peuvent réaliser certains actes hier réservés aux chirurgiens. Cela peut influencer la perception et l'intérêt des étudiants...
La gériatrie et la médecine d'urgence ont été choisies tardivement. Sont-elles pénalisées par leur manque de notoriété ?
Oui, la gériatrie n'est pas très connue des étudiants. Elle ne bénéficie pas de l'image dynamique que peuvent véhiculer d'autres spécialités comme la cardiologie. Il faudra travailler sur les mentalités. La médecine d'urgence est mieux identifiée mais certains étudiants ont eu peur de s'engager dans ce cursus car les modes d'exercice sont moins flexibles. Avant, les étudiants réalisaient un DES de médecine générale puis un DESC de médecine d'urgence (de type I, non qualifiant, NDLR). Ils avaient la double qualification.
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