La rentrée universitaire se poursuit ces jours-ci pour les étudiants en médecine. En plus des nouvelles règles sanitaires (port du masque, distanciation physique dans les amphis), les carabins de 4e année doivent composer avec une année dite « transitoire ». Et ça coince, au point que l'Association nationale des étudiants en médecine de France a décidé de lancer une campagne d'informations pour aider les juniors à s'y retrouver.
La réforme du second cycle des études, initialement prévue en septembre 2020 pour les étudiants entrant en 4e année, a été reportée pour cause de Covid-19. Très attendue, elle promet une meilleure formation des futurs praticiens à tous les étages : recentrage sur les compétences théoriques fondamentales, apprentissage par compétences et choix des stages à la carte…
Si ce décalage a fait quelques déçus, cette promotion bénéficiera tout de même de plusieurs nouveautés de la réforme, comme le nouveau programme de connaissances, bien plus condensé qu'actuellement. Toutefois, selon les premières remontées de l'ANEMF, la mise en œuvre est hétérogène sur le terrain. « On a des remontées d'étudiants ou on leur dit qu'il faut travailler l'ancien programme "au cas ou", explique Jeanne Dupont Deguine, en charge des études médicales à l'association. Or, les étudiants seront interrogés uniquement sur le nouveau programme dans le cadre des ECN informatisées (ECNi) 2023, sans les connaissances d'hyperspécialisation. » Les facultés doivent aussi entraîner leurs carabins aux nouvelles modalités d'évaluation. Par exemple, le certificat de compétences cliniques de 6e année sera réalisé sous forme d'examens cliniques objectifs et structurés (ECOS), des mises en situation clinique et relationnelle qui demandent d'avoir une nouvelle méthode de travail.
Tester le matching pour le choix des postes à l'internat
Pour permettre aux jeunes d'y voir plus clair, l'ANEMF lance à partir du 14 septembre une campagne sur les réseaux sociaux sur le fonctionnement du second cycle des études. « Les 2e et 3e années de médecine concernées par la réforme ne l'ont pas construite, ils n'ont pas vécu le fiasco des ECNi 2017, poursuit Jeanne Dupont Deguine. Ils ont beaucoup de questions sur les épreuves de connaissances, de compétences et sur le parcours », poursuit-elle. Concrètement, les étudiants ne passeront plus par des épreuves classantes nationales (ECN). Ils seront évalués sur une épreuve de connaissances, une de compétences et sur le parcours. Ils obtiendront en fin de 6e année une note finale et un classement dans toutes les spécialités basées sur leurs résultats aux deux examens et sur leurs expériences estudiantines.
Quelques chantiers restent à clôturer comme la liste des expériences (job étudiant, ERASMUS, options d'enseignement en plus…) prises en compte dans le parcours pour la note finale.
Autre travail attendu : les essais de l'algorithme du matching. Une fois leur classement obtenu dans toutes les spécialités, les étudiants rédigeront une liste de vœux de postes. C'est un algorithme qui mariera un vœu à un poste en prenant en compte la note finale. Pour éviter un nouveau fiasco, les jeunes demandent que le système soit testé à l'avance sur plusieurs centaines de vœux d'étudiants. « C'est déjà le deuxième report, il y a déjà eu un retard à l'allumage l'année dernière, on ne souhaite pas recommencer le même cycle cette année. Il n'y aura pas de troisième report », conclut Jeanne Dupont Deguine.
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