Confrontée au fait que sept étudiants de première année sur dix étaient inscrits dans des prépas privées, la fac de Rennes a décidé il y a trois ans de mettre en place son propre système de tutorat. Une question d’égalité des chances devant l’enseignement pour les étudiants (tous n’ont pas les moyens de se payer ce type de service), pourrait-on dire. Le « tutorat de révision » proposé dorénavant aux PACES fait le plein : sur 1 170 PACES, 850 y sont inscrits. « Nous avons même noté que parmi les 200 reçus en médecine, 63 % avaient suivi les séances », souligne le Pr Alain Caubet. Un succès qui peut s’expliquer entre autres par le fait que c’est gratuit. Pas anodin quand on sait qu’un tiers des étudiants sont boursiers.
Deux séances hebdomadaires
Cette année, 51 tuteurs animent la séance hebdomadaire planifiée au cours du premier semestre. Au second semestre, le rythme pratiqué est plutôt de deux séances par semaine. Les tuteurs sont des étudiants de 2e, 3e, voire 4e année. Le fait que ce travail soit rémunéré explique bien sûr une partie de la motivation de ces étudiants volontaires. Mais, leur engagement est aussi vécu, d’une certaine manière, comme un dû. « Quand j’étais moi-même en PACES, je me suis inscrite en prépa privée, cela m’a semblé juste de redonner un peu de mon temps », explique ainsi Anne-Marie. Si seul l’intérêt financier comptait, pas certain que ces étudiants se proposeraient pour devenir répétiteurs… Le temps de préparation ajouté aux heures de présence est plutôt sous-estimé dans le calcul de la rémunération.
Un bénéfice à double sens
Marie Le Floch, enseignante en pharmacie désormais à la retraite mais toujours référente sur le programme, pointe les avantages que le tutorat représente pour les répétiteurs eux-mêmes : « On maîtrise en général bien la matière qu’on a travaillée avec l’étudiant et c’est un bon exercice pour apprendre à parler au public. »
En effet, les tuteurs se concentrent sur une seule matière. Au cours d’une colle d’une heure, les étudiants de PACES doivent répondre principalement à des QCM. Il s’agit de leur apprendre à effectuer les exercices. « On prépare nous-même le sujet en fonction de l’avancée du programme, qui est validé par le professeur concerné », raconte Anne-Sophie. Ensuite, vient le moment de la correction, pendant 1 h 30. L’enseignant valide également la correction qui va être apportée. « Notre plus-value, c’est qu’on sait bien ce qui peut poser problème à l’étudiant », considère l’étudiante. Benjamin a, lui, remarqué que certaines première année essaient de coincer les tuteurs. Et de noter : « C’est bien, car cela nous donne l’occasion de rebondir sur leur remarque et ainsi de revenir sur point. »
Camille, qui redouble son année de PACES, expérimente le dispositif. L’année dernière, elle avait opté pour une prépa privée parce qu’elle en avait eu des échos positifs et les locaux étaient proches de chez elle. Mais, cette année, pour mettre toutes les chances de son côté, elle s’est inscrite en plus au tutorat de la fac et s’en dit plutôt satisfaite. « C’est aussi un moyen de les aider dans cette nouvelle étape de leur vie car le changement est brutal pour ces nouveaux étudiants », observe Alain Caubet.
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