Le premier enjeu de la pédagogie numérique consiste à créer une dynamique communautaire de grande ampleur, à travers la construction d’un espace numérique national officiel destiné principalement à recueillir et valider les activités de formation.
Cette communauté existe déjà aujourd’hui dans le cadre de la formation initiale et s’intitule SIDE-Santé (SIDES). Sous la responsabilité et la gouvernance directe des universités, par l’intermédiaire de la conférence des doyens des facultés de médecine, SIDES est utilisé, actuellement, par la totalité des Facultés soit plus de 30 000 étudiants et plus de 10 000 enseignants. Il n’existe plus, aujourd’hui dans le 2e cycle des études médicales (4e, 5e et 6e années) en France, d’examen sur support papier. Cet ensemble est destiné à poursuivre sa croissance avec l’inclusion prochaine des étudiants de troisième cycle (internat), soit 35 000 étudiants de plus.
L’approche par compétences
Le deuxième enjeu est d’ordre pédagogique. L’approche par compétences est parfaitement adaptée à la formation médicale initiale et tout au long de la vie. Nous devons donc définir collectivement, par spécialité, les compétences attendues. Cela ne consiste pas en une énumération d’une série de compétences qui se perdraient dans le détail mais plutôt la définition de compétences génériques, qui se déclineraient en niveaux de compétences. Le principe est de donner à chaque praticien la possibilité de conduire, tout au long de sa vie professionnelle, de façon autonome, sa propre formation, dans un environnement dédié avec un cadre académique. Un référentiel convenablement bâti s’impose donc, et constitue un enjeu collectif important.
Le troisième enjeu est lié à l’accompagnement des médecins dans l’usage du numérique pour la formation, avec l’acquisition d’une autonomie dans la gestion de sa propre formation mais aussi dans sa capacité de s’impliquer comme contributeur. Pour les enseignants chercheurs, il est essentiel que cette activité soit reconnue et valorisée au même titre que la recherche. Il est donc nécessaire de professionnaliser l’enseignement et de former les médecins à cela. Dans le cadre de l’IDEFI numérique ReFlexPro, un enseignement spécifique est en cours d’élaboration.
Enfin, le quatrième enjeu, probablement un des plus important, concerne le temps nécessaire lié à ces nouveaux usages. L’informatique va permettre, entre autres, une amélioration de la formation médicale, un meilleur suivi individuel et une meilleure reconnaissance de cette activité mais va demander davantage de temps aux enseignants et aux équipes associées. Une réorganisation en profondeur de notre système doit être associée à cette révolution numérique si nous souhaitons que cela soit un succès.
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