L'association française des internes d'hépato-gastro-entérologie (AFIHGE) s'alarme, dans une lettre ouverte, du maintien à 4 ans du diplôme d'études spécialisées (DES) de cette spécialité prévue par la réforme du 3e cycle.
Les internes, soutenus par le corps médical et universitaire (collège des hospitalo-universitaires de la spécialité et conseil national des universités), réclament un allongement de la durée de la formation à cinq ans mais en vain. « La demande est officielle depuis le début d'année 2016. Cette spécialité a beaucoup évolué, notamment les techniques comme l'endoscopie, l'un des actes majeurs de notre pratique, explique Marion Schaefer, membre de l'AFIHGE au “Quotidien”. Quatre ans ne suffisent pas pour avoir une formation technique assez solide, seule l'expérience permet une bonne prise en charge du patient. »
Selon l'association, les recommandations européennes concernant la formation en endoscopie fixent à 200 le nombre de coloscopies nécessaires à réaliser lors de l'internat. Or, après une enquête menée en 2016 par l'AFIHGE et dont les détails seront publiés prochainement, seuls 35 % des internes atteignent cet objectif.
Un domaine d'action large
À cela s'ajoute l'ensemble des champs de la spécialité d'hépato-gastro-entérologie à étudier. « La spécialité est vaste, on travaille sur le domaine hépatique, gastrique, nutritionnel, d'oncologie digestive etc. Des domaines de compétences longs à acquérir », ajoute Marion Schaefer.
Maintenir le DES à 4 ans semble incompréhensible pour les étudiants du troisième cycle. « La dernière année étant une phase de consolidation, l'ensemble des connaissances communes à tous les hépatogastroentérologues devra être acquis en trois ans (...) Il est inutile de préciser qu'il est difficile en 6 semestres d'avoir les compétences de l'ensemble de notre spécialité du fait de sa diversité, de sa multiplicité d'organes et de sa dimension technique et interventionnelle », note le bureau de l'AFIHGE.
Enfin, l'association s'inquiète également de son exclusion des volets nutrition et immunologie clinique, des compétences attribuées respectivement au DES d'endocrinologie et de médecine interne. « Nous souhaitons juste que nos compétences soient bien définies, que rien ne soit négligé et que notre spécialité ne soit confrontée à aucune restriction », conclut Marion Schaefer.
Les internes d'hépato-gastro-entérologie espèrent toujours obtenir gain de cause avec un allongement de leur DES à 5 ans. La publication des maquettes et durées des diplômes est attendue au premier trimestre 2017.
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