Une dizaine de clusters de Covid-19 ont été identifiés dans plusieurs établissements de l'enseignement supérieur, a annoncé le 13 septembre Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, qui appelle « à la responsabilité individuelle » des jeunes.
Parmi les clusters – au moins 3 cas confirmés ou probables sur une période de 7 jours – plusieurs facultés de santé sont concernées. « Ce week-end, cinq facultés de médecine ont déclaré avoir des cas suspects ou confirmés, c'est un sujet de préoccupation », explique au « Quotidien » le Pr Patrice Diot, président de la conférence des doyens des facultés de médecine.
Concentration dans l'ouest de la France
Une quarantaine d'étudiants de 2e et 3e années de la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers ont été testés positifs quelques jours après la rentrée. À la faculté de Nantes, même chose pour neuf étudiants de 3e année. Un centre de dépistage a été installé le 6 septembre à 800 mètres de la faculté pour tester 500 étudiants à la demande de l’agence régionale de santé (ARS) et de l'université. Depuis, 20 cas supplémentaires ont été confirmés, a précisé au « Quotidien » la direction de la faculté. Ces étudiants suivent désormais les cours à domicile tandis que les autres sont autorisés à poursuivre sur site.
À Rennes-1, 43 étudiants ont été testés positifs dont 35 en médecine, principalement en 2e et 3e années. La faculté de médecine a suspendu les cours en présentiel des 2e et 3e années de médecine dès ce lundi pour une durée de 7 jours. Ces promotions sont invitées par l'ARS « à aller se faire dépister sans délai ». Près de 500 étudiants vont être testés dans la semaine.
Plusieurs cas positifs ont également été déclarés dans les facs d'Angers et de la Sorbonne université.
« Les dernières données confirment que la multiplication de nouvelles contaminations est majoritairement liée à des rassemblements privés (soirée étudiante, privatisation de bars…) associés à un relâchement des consignes sanitaires notamment des gestes barrières », note le ministère de l'Enseignement supérieur. Les enquêtes de l'ARS Bretagne appuient cette thèse, notamment à Rennes-1. Elles concluent que « ces contaminations ont eu lieu notamment lors de soirées dans des débits de boissons, alors que l’Université de Rennes-1 a strictement interdit toute soirée d’intégration ».
Frédérique Vidal a annoncé sur Twitter qu'elle rencontrera ce lundi les organisations étudiantes pour discuter de la situation.
Je sais que à quel point le contexte actuel est difficile pour chacun d’entre nous, et tout particulièrement pour les étudiants et les plus jeunes. Je tiens à saluer votre mobilisation, vos efforts, vos renoncements, ces derniers mois afin de maitriser la circulation du virus.
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) September 13, 2020
Continuité pédagogique assurée à distance
Et après ? Les facultés de médecine, indépendantes, peuvent choisir de maintenir ou non les cours en présentiel. La conférence des doyens assure que la continuité pédagogique sera au rendez-vous, même si cela réclame des ajustements organisationnels.
« À Tours, plusieurs étudiants se sont déclarés atteints de symptômes ce matin, explique le Pr Diot, doyen de cette faculté. Je pense qu'ici, on va en venir au 100 % à distance pour les étudiants en PASS afin de préserver l'équité mais aussi parce qu'avec les grandes promotions – nous avons 1 500 étudiants PASS et PACES transitoires –, il est difficile de respecter la distanciation sociale et de gérer les flux. »
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