Le numerus clausus est une nouvelle fois en hausse, certes modeste pour 2018, et il dépassera le seuil symbolique des 8 000 places pour la seconde année consécutive ! Exactement 8 205 candidats pourront être admis en deuxième année de médecine à l'issue de l'année universitaire – contre 8 124 en 2017, soit une augmentation de 1 %. L’arrêté fixant le nombre de places pour chaque faculté a été publié en ce sens au « Journal officiel » le 29 décembre (voir tableau ci-dessous).
Au total, ce sont donc 81 postes supplémentaires qui ont été accordés par les ministères de tutelle (Santé et Enseignement supérieur) contre 448 en 2017.
Aucune baisse !
Douze facultés (sur 39) enregistrent une hausse du nombre de places pour accueillir les carabins en P2. Si l'on analyse les chiffres publiés, le gouvernement a décidé cette année d'augmenter le nombre de médecins formés dans trois grandes villes – à Lyon (+15), Aix-Marseille (+10) et Montpellier (+8) – mais aussi dans des territoires plus ruraux, à Limoges (+4), Saint-Étienne (+5) ou aux Antilles (+10).
Autre point majeur : les 27 autres facultés affichent une stabilité de leur numerus clausus par rapport à 2017, ce qui signifie qu'il n'y a aucune baisse.
En revanche, le nombre de candidats aux études médicales a bondi cette année. Selon les statistiques de l'administration universitaire francophone et européenne en médecine et odontologie (AUFEMO), 59 753 étudiants se sont inscrits cette année en première année commune aux études de santé (PACES) contre 58 627 l'année précédente, soit plus de 1 100 jeunes supplémentaires. Le taux de réussite pour accéder directement en deuxième année de médecine devrait ainsi se limiter à 13,7 %.
354 places réservées aux expérimentations
Les diverses expérimentations d'alternative à la PACES (dites « modalités particulières d'admission dans les études de santé ») qui ont démarré en 2010 dans plusieurs UFR montent en charge cette année : 92 places supplémentaires ont été créées pour ces voies parallèles. Au total, 354 postes seront répartis entre 12 UFR (Angers, Auvergne Clermont-Ferrand, Grenoble Alpes, Paris-V, Paris-VII, Paris-XIII, Poitiers, Rennes-I, Rouen, Saint-Étienne, Strasbourg et Tours) contre seulement 262 en 2017.
Les facultés de Grenoble et Rennes proposeront pour la première fois de telles expérimentations. Il existe à ce jour trois modèles : AlterPACES, PluriPASS (Angers) et la licence sciences pour la santé (Rouen, Clermont-Ferrand). Les places prévues mais non pourvues par le jury « sont reportées au bénéfice de la voie ouverte à l'issue de la première année commune aux études de santé », peut-on lire dans l'arrêté.
Le ministère de l'Enseignement supérieur effectuera un nouveau bilan des alternatives à la PACES dans le courant de l'année 2018. Les résultats permettront de proposer des modifications législatives intégrant dans le droit commun les modalités ayant fait la preuve de leur pertinence. Cet état des lieux fera suite au premier bilan réalisé par le Pr Jean-Paul Saint-André en septembre 2016.
Les autres numerus clausus connus aussi
Enfin, 429 places seront disponibles pour les passerelles santé entrantes comme en 2017. Elles permettent aux candidats issus d'autres filières (modalités fixées par arrêté) d'entrer directement en deuxième ou troisième année des études médicales, odontologiques, pharmaceutiques ou de maïeutique, sans passer par la case PACES.
Le numerus clausus des autres filières santé est également connu. Il a été fixé à 3 124 en pharmacie, 1 203 en odontologie et 991 pour les études de sage-femme.
Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'était engagé à augmenter le numerus clausus, sans exclure une réflexion sur la réforme de ce mode de sélection aujourd'hui très controversé.
Numerus clausus, arrêté du 27 décembre 2017 - "Journal officiel" n° 303 du 29 décembre 2017 by Le Quotidien du Médecin on Scribd
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