Une enquête du gouvernement japonais dans les écoles de médecine du pays a mis au jour des pratiques abusives de sélection à l'entrée de dix établissements, dont quatre s'ingéniaient à exclure des femmes, indique le rapport du ministère de l'Éducation, publié ce vendredi. Ce document est l'aboutissement d'une investigation lancée après que l'Université médicale de Tokyo a avoué avoir systématiquement abaissé les notes des candidates.
Le ministère de l'Éducation a précisé avoir épluché les concours d'entrée de 81 écoles publiques et privées et découvert des procédures répréhensibles (différents types de favoritisme) dans dix d'entre elles. Il a sommé les universités de prendre des mesures correctives et d'apporter un soutien aux personnes affectées. Le ministère a également rendu public les noms des universités fautives.
En plus de celle de Tokyo, l'Université Juntendo, l'Université Kitasato ainsi que l'Université de médecine Ste Marianna ont appliqué des stratégies délibérément discriminatoires envers les candidates. Toutes les institutions ont admis les faits et présenté des excuses sauf Sainte Marianna qui a démenti.
Préjudice
L'Université Juntendo a précisé cette semaine avoir placé la barre plus haut pour les femmes aux examens d'entrée, afin de « réduire l'écart avec les étudiants de sexe masculin ». Les femmes ont « des capacités de communication supérieures » et avaient donc un avantage par rapport aux hommes dans les entretiens compris dans les concours, a argué l'établissement.
À Tokyo, le comité de sélection s'arrangeait pour que les femmes ne représentent pas plus de 30 % du nombre total d'élèves reçus, au motif que, même si elles deviennent médecins, elles quittent ensuite souvent leur poste pour se marier et avoir des enfants.
Un groupe de 24 femmes a demandé 770 euros chacune à l'université médicale de Tokyo en compensation du « préjudice moral » provoqué par cette situation et pour se faire rembourser leurs frais d'examen et de déplacement.
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