Très attendu, l'arrêté fixant le nombre de postes à pourvoir pour chaque diplôme d'études spécialisées (DES) à destination de la future promotion d'internes en médecine 2017 a été publié au « Journal Officiel » le 29 décembre.
Cette réforme du troisième cycle des études médicales consacre la filiarisation des disciplines et, de fait, l'hyperspécialisation de la médecine. Elle va considérablement modifier l'architecture de l'internat. Les diplômes d'études spécialisées complémentaires (DESC) seront supprimés, de nouveaux DES vont voir le jour à la prochaine rentrée et la maquette et la durée des diplômes seront revues.
À l’issue des prochaines épreuves classantes nationales, les futurs internes auront l'embarras du choix : ils pourront opter pour l'une des 44 spécialités et parmi les 8 800 postes ouverts au sein des 28 subdivisons (contre 8 044 postes en 2016-2017).
18 nouveaux DES et Co-DES
Les spécialités chirurgicales ont été redessinées et la chirurgie générale a été supprimée. Au total, 913 postes seront ouverts dans ces disciplines. Treize spécialités chirurgicales seront désormais accessibles contre 5 les années précédentes.
Pour les spécialités médicales, 7 769 postes seront à pourvoir, répartis parmi les 30 DES (dont la médecine générale qui y est désormais affiliée).
Parmi les nouveaux DES, la médecine d'urgence prend une place importante avec 470 postes proposés aux étudiants. 250 postes seront disponibles en gériatrie, 33 en médecine légale.
Longtemps discuté, le Co-DES de médecine interne fait peau neuve. Il regroupera le DES d'allergologie, celui de maladies infectieuses et tropicales et celui de médecine interne et immunologie clinique. Un second Co-DES regroupera le DES de médecine cardiovasculaire et celui de médecine vasculaire. Le dernier Co-DES baptisé DESARMIR rassemblera le DES d'anesthésie-réanimation et celui de médecine intensive-réanimation.
« Les internes choisiront un DES à l'issue des ECN mais la phase socle de chaque Co-DES est commune, puis ils se spécialiseront dans le DES qu'ils ont choisi au départ », explique Olivier Le Pennetier, président de l'Intersyndicat national des internes (ISNI). « Beaucoup de nouveaux DES sont des anciens DESC. Cela a suscité des inquiétudes, ajoute-t-il. Il est important de dire que les internes choisissant le DES d'anesthésie-réanimation ne feront pas que de l'anesthésie. Ils seront formés dans les deux branches. En revanche, les internes en médecine intensive-réanimation évolueront uniquement en réanimation. »
Près de 40 % des postes proposés en médecine générale
La médecine générale offrira le plus grand nombre de postes avec 3 400 places, un chiffre en légère baisse par rapport à l'année 2016 (3 749 avaient été affectés à la spécialité). « L'arrêté a fait couler beaucoup d'encre et a nécessité plusieurs allers-retours entre le ministère et l'ONDPS (Observatoire national de la démographie des professions de santé), souligne Olivier Le Pennetier. Il est difficile d'évaluer le nombre de postes des nouveaux DES dont on a besoin par région ».
La baisse est liée à la création des DES de médecine d'urgence et médecine vasculaire, des anciens DESC généralement choisis par des internes provenant du DES de médecine générale. « Une estimation a été réalisée dans chaque subdivision. La légère baisse des places en médecine générale permettra également d'améliorer l'accès à la formation ambulatoire », veut croire le président de l'ISNI.
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