Deux frères ont porté plainte contre l'hôpital de Roubaix, après que leur père a été retrouvé dans le coma, dans une pièce normalement fermée des urgences, où il avait passé 24 heures. Âgé de 57 ans, cet habitant de Wasquehal (Nord) avait appelé le SAMU le 4 mars « en raison de forts maux de tête » avant d'être conduit aux urgences, où il avait été pris en charge dans la matinée, a expliqué son fils Mickaël Ochin, confirmant une information de La Voix du Nord.
Mais il avait ensuite « disparu, l'hôpital estimant qu'il avait quitté les urgences vers 11 h 00 sans attendre les résultats de ses examens ». Inquiets de ne pas le voir rentrer, ses deux fils l'avaient « cherché partout, appelant ses collègues, son usine, le commissariat, tous les hôpitaux, en vain ».
« Quand on a joint l'hôpital Victor-Provo de Roubaix, ils nous ont expliqué qu'il était venu et reparti rapidement, alors qu'il se trouvait à ce moment-là dans une pièce vide, en travaux, qui aurait dû être fermée, à deux mètres de l'accueil », a détaillé Mickaël Ochin. « Ils l'ont finalement retrouvé le 5 mars en fin de matinée, soit 24 heures après, et on nous a dit qu'il était dans le coma, qu'on ne savait pas si c'était un AVC, une rupture d'anévrisme et qu'on ne savait pas non plus comment il s'était retrouvé là », a-t-il poursuivi.
Filmé par les caméras de surveillance
« Pourquoi personne ne l'a vu entrer dans cette pièce ? Pourquoi personne n'a entendu sonner son portable ? Comment une personne peut-elle disparaître aux urgences ? », s'interroge-t-il, jugeant cette situation « inimaginable ». « Des images de vidéosurveillance attestent qu'il est sorti fumer une cigarette à 11 h 00 et après, plus rien. »
« Personne ne nous explique rien, il n'y a aucune transparence, c'est pourquoi j'ai porté plainte » contre l'hôpital, a-t-il ajouté. La Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a confirmé qu'une plainte avait été déposée pour « mise en danger » de la vie d'autrui et qu'une enquête avait été confiée au commissariat de Roubaix.
L'hôpital a confirmé le déroulé des événements, en assurant avoir pris « des mesures immédiates ». « En particulier, la sécurité de ces locaux qui ne sont pas mis en service a été immédiatement renforcée afin d'y empêcher tout accès fortuit », a-t-il indiqué.
Le centre hospitalier « communiquera tous les éléments d'information à sa disposition dans le cadre de l'enquête en cours ». Toujours dans le coma, le patient a été transféré, depuis, vers un hôpital de Lille.
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