Sur les plateaux techniques d’endoscopie, on trouve soit des infirmiers en soins généraux (IDE) formés sur place, soit, plus rarement, des infirmiers de bloc opératoire (IBODE). « On estime que pour un IDE, il faut une période d’environ 6 à 12 mois et une mise à jour régulière des connaissances pour être complètement autonome en endoscopie thérapeutique », estime Olivier Sylvant, infirmier à Besançon et secrétaire adjoint au groupement infirmier pour la formation en endoscopie (GIFE). Pour cette raison, un IDE formé à l’endoscopie y reste plutôt fidèle, preuve que cette discipline a tout pour séduire… hormis son manque de reconnaissance officielle !
Un rôle à multiples facettes
Le métier d’infirmier au bloc d’endoscopie comprend différents aspects. « Il y a l’accompagnement du patient, son confort et sa sécurité jusqu’en postopératoire. Outre l’accueil des patients, l’IDE s’occupe de la programmation des examens et de la gestion du bloc opératoire, également de la gestion et des dispositifs médico chirurgicaux. Viennent ensuite l’instrumentation et l’aide opératoire pour accompagner le gastro-entérologue lors de l’endoscopie diagnostique et thérapeutique. C’est sans doute dans ce dernier domaine qu’il y a eu le plus de changements : en effet, le médecin a besoin d’être assisté car il ne peut à la fois tenir l’endoscope, réaliser certains gestes au niveau des manettes et attraper ses instruments. Or, cette instrumentation peut s’avérer délicate quand elle requiert l’emploi de dispositifs médicaux divers et variés nécessitant des connaissances très précises. Enfin, l’IDE, avec la collaboration d’aide soignants qu’il encadre, est en charge de la désinfection et du traitement des dispositifs médicaux (stockage, maintenance, gestion des prélèvements microbiologiques etc.) », explique Olivier Sylvant.
Un problème de reconnaissance
Alors que l’IBODE n’a que 15 jours environ de formation en endoscopie, son rôle au sein du bloc d’endoscopie est reconnu par décret de compétence infirmier du 29 juillet 2004. Quant à l’IDE d’endoscopie, il souffre de l’absence de reconnaissance de son exercice, même s’il a bénéficié de six mois minimum de « compagnonnage », ce qui est finalement paradoxal. En outre, le décret stipule que c’est à l’IBODE d’exercer en priorité au bloc opératoire et ce n’est qu’en son absence qu’un IDE peut intervenir ! « Pour toutes ces raisons, le GIFE, soutenu, entre autres, par la société française d’endoscopie digestive (SFED) et la société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE), a déposé un dossier de développement professionnel continu (DPC) pour organiser une formation auprès des IDE d’endoscopie afin de faire valoir des compétences dans des domaines bien précis de l’endoscopie. Nous mettons également en place un diplôme interuniversitaire (DIU) d’endoscopie pour les IDE ; il devrait débuter en octobre à la faculté de Limoges et a vocation à s’étendre sur le reste de la France (1) ».
(1) Plus d’informations sur le DIU : http://gife.fr
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