Cellule d'écoute, entretiens d'accueil, charte des chefs de service… Plusieurs centres hospitaliers d'Auvergne Rhône-Alpes ont pris des initiatives pour lutter contre les risques psychosociaux et améliorer la qualité de vie au travail.
Le CHU de Saint-Étienne a créé à l'été 2015 une cellule d'écoute et de médiation à destination des médecins. « Nous sommes un groupe de neuf praticiens qui réfléchissons à la meilleure façon d'aider nos collègues, explique le Pr François Lang, psychiatre et coordonnateur de la cellule baptisée Inter-Med. Nous apportons une aide, soit individuelle, soit collective, aux confrères en difficulté », poursuit le Pr Lang. Quatre niveaux d'intervention ont été définis. Dans un premier temps, Inter-Med écoute et oriente le confrère en difficulté après un entretien. Il entame une médiation en cas de conflit entre deux collègues. Si ce conflit perdure, il peut organiser une conciliation. « Enfin, nous avons prévu un niveau d'arbitrage, qui n'a pas encore été utilisé », précise le Pr Lang. Une réunion est organisée tous les mois entre médiateurs afin de répartir les tâches de chacun. « Ce n'est pas vraiment notre métier d'être médiateur, mais on pense que c'est extrêmement utile au vu des demandes », souligne le psychiatre.
Des entretiens pour faciliter l'intégration
L'établissement public de santé mentale (EPSM) de la Vallée de l'Arve a mis en place des entrevues avec les nouveaux arrivants. « Nous réalisons des entretiens 3 à 6 mois après la prise de poste pour favoriser l'échange et la communication et accompagner le nouveau praticien dans son intégration », indique Élodie Pelletier, directrice des ressources humaines et des affaires médicales de l'EPSM. Une fiche d'entretien validée en commission médicale d'établissement (CME) consigne les conditions d'accueil du médecin, le matériel, la connaissance du site, la conformité du poste avec l'offre d'emploi, les points qui ont facilité son intégration ou l'ont mis en difficulté, ses relations avec l'équipe soignante, ses suggestions, etc. « L'entretien dure entre 1h30 et 2 heures. Nous en avons déjà réalisé trois et les médecins ont apprécié cette démarche inhabituelle », souligne Élodie Pelletier.
Les Hospices civils de Lyon (HCL) ont, eux, engagé une réflexion sur le rôle des chefs de service. « Ces derniers peuvent être acteurs de la maltraitance des praticiens mais aussi en être victimes, car ils sont à l'interface entre la pression du travail, la pression de l'administration et les praticiens dont ils ont la responsabilité », estime le Pr Vincent Piriou, responsable de la commission des relations humaines de la CME des HCL. « Nous avons travaillé sur le rôle des chefs de service et leurs missions. Nous avons retenu cinq points-clés : ressources humaines, organisation des soins, qualité des soins, recherche, politique institutionnelle/pôle d'activité médicale. On oublie souvent que chef de service est une fonction, pas un titre. Aux HCL, on a proposé de faire un appel d'offres pour les chefs de service et de les renouveler tous les quatre ans. »
Selon Élodie Pelletier, Ies médecins doivent être acteurs de leur propre qualité de vie au travail ainsi que de celle de leurs collègues. « Tout ne peut pas venir de la direction », conclut la DRH.
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