Très attendue et plusieurs fois reportée, la venue de Marisol Touraine sur le site du futur Oncopole a enfin eu lieu. La ministre de la Santé s’est rendue ce lundi à l’institut universitaire du cancer de Toulouse, en compagnie de Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. À moins d’un an de l’arrivée des premiers patients, Marisol Touraine a validé les propositions formulées par Thierry Philip et André Syrota dans leur rapport consacré au pilotage de ce site doté d’un budget de 300 millions d’euros.
« Nous sommes rassemblés ici autour d’un projet d’excellence, qui s’inscrira parfaitement dans le troisième plan cancer dès 2014 », a déclaré la ministre de la Santé. Comme nous l’annoncions dès le 8 juillet, une gouvernance à deux têtes a bien été décidée, mais elle sera à géométrie variable. « Au départ nous avions dans ce projet 10 structures juridiques, et nous avons considérablement simplifié les choses pour en avoir deux », explique Thierry Philip.
Du pouvoir aux acteurs locaux
La gouvernance globale de l’oncopole s’appuiera sur deux groupes de coopération sanitaire (GCS). D’une part une fondation IUCT, dont la présidence du directoire est confiée à Jacques Léglise, le directeur du CHU. Cette fondation comprendra plusieurs missions : recherche et innovation, soins, formation et une mission regroupant les partenaires (réseaux, hôpitaux généraux et établissements privés). Par ailleurs, le direction du centre anti cancéreux est confiée jusqu’en 2016 au Pr Michel Attal, actuel directeur général de l’Institut Claudius Regaud.
D’ici un an, la quinzaine de membres du directoire, choisira un président pour la fondation IUCT, et les auteurs du rapport préconisent pour cela une personnalité extérieure à Toulouse. « Nous avons surtout mis un point d’honneur à redonner du pouvoir aux acteurs locaux. D’ailleurs Michel Attal et Jacques Léglise ont reçu une nouvelle lettre de mission leur demandant de contribuer au développement international du site », ont insisté les Prs Philip et Syrota.
Le rapport préconise par ailleurs le rapprochement de la fondation InaBioSanté et de la Fondation IUC. « Elles devront coopérer », et pour André Syrota, directeur de l’INSERM, « il n’y a pas de raison qu’elles ne le fassent pas. »
Éviter les doublons
À terme, près de 1 200 personnes travailleront sur le site de l’IUC à Langlade dont 700 en provenance de l’ICR et 400 du CHU. Pour les patients, cela ne devrait faire aucune différence, même si en interne il y aura 17 « blocs » gérés par le CHU, 28 « blocs » gérés par l’ICR et 11 blocs mixtes… « Je suis favorable à une coopération entre le CHU et l’ICR et la réorganisation en cours à l’hôpital de Toulouse devra permettre d’éviter tout doublon », a insisté Marisol Touraine. Les personnels de chacun des établissements ont ainsi été assurés de conserver leurs statuts respectifs.
Cela n’est toutefois pas suffisant pour rassurer les représentants syndicaux des personnels des deux établissements, qui s’étaient massés depuis le début de matinée devant l’IUC… Ils n’auront eu droit qu’à un rendez-vous avec des conseillers de la ministre et c’est un comité de suivi constitué de Thierry Philip, André Syrota, Jacques Léglise et Michel Attal qui veillera au respect de ces directives.
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