La clinique Pasteur, à Toulouse, vient d’investir 40 millions d’euros dans un bâtiment de 11 000 m2 consacré à la cardiologie de pointe, avec un modèle d'organisation intégrée qui place le patient au centre du parcours. « Avec l’ouverture de ce cardio-center dédié à toutes les spécialités de cardiologie et doté des technologies de dernière génération, nous venons de calibrer notre outil de travail pour les 15 prochaines années » s’est félicité Bernard Assoun, PDG de la clinique Pasteur et cardiologue, lors de l’inauguration de ce bâtiment le 5 octobre.
La clinique Pasteur qui se définit comme une « entreprise médicale », revendique un modèle économique original. L’établissement appartient aux médecins et réinvestit 100 % de ses bénéfices dans son outil de travail (pas de distribution de dividendes).
Cinq ans de travaux
Le nouveau bâtiment « Passerelle » a nécessité cinq ans de travaux. L'investissement de 40 millions d’euros est financé aux deux tiers par l’emprunt, le reste par des fonds propres et des aides de l’État. « Avec ce projet, nous souhaitions moderniser et sécuriser notre outil pour assurer la prise en charge de 15 000 patients par an an dans les services de cardiologie car nous étions arrivés à saturation », explique le cardiologue. Selon les prévisions, le volume de prises en charge devrait continuer de monter en puissance surtout pour l’activité de rythmologie.
Le nouveau bâtiment (sept étages, 11 000 m2), conçu par l’agence d’architecture Kardham, fédère 30 cardiologues, 7 chirurgiens cardiaques et 13 anesthésistes autour de huit plateaux techniques (contre 5 auparavant). C’est ce qui confère l’aspect unique de ce cardio-center. « Toutes les typologies de prise en charge sont rassemblées au même endroit, cela n’existe nulle part ailleurs en France, les équivalents les plus proches sont en Allemagne », décrit Dominique Pon, le directeur de l’établissement.
Des flux courts
Au 6e étage, l’espace de 1 500 m2 est entièrement réservé à la cardiologie interventionnelle. Huit salles (pour la chirurgie vasculaire, la pose de pacemaker, la rythmologie, le coronaire…) se succèdent. Toutes sont baignées de lumière du jour et reliées à des postes de commande qui affichent l’intégralité des dossiers patient et les résultats d’imagerie en temps réel. « C’est une réelle amélioration de nos conditions de travail et pour les patients une meilleure prise en charge », assure le Dr Jean Fajadet, cardiologue interventionnel.
Au sein du bâtiment, le système d'imagerie en 3D a aussi révolutionné la prise en charge des troubles cardiaques. « Lorsque je traite une arythmie, je peux reconstruire les cavités cardiaques en 3D et traiter à l’intérieur du muscle la zone qui empêche l’influx électrique de circuler avec une qualité d’image exceptionnelle », détaille le cardiologue Jean-Paul Albenque. Ce centre d’imagerie, associé à la cardiologie, permet de réduire jusqu’à 10 fois les doses de rayonnement pour patients et soignants. Une salle hybride permet aux cardiologues et chirurgiens d’intervenir ensemble.
Pour les patients, ce modèle offre la garantie d’un circuit court de prise en charge qui favorise l’hospitalisation de jour. Le bâtiment « Passerelle » compte 17 lits d’ambulatoire (contre 12 auparavant).
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