La réforme du temps de travail des urgentistes, entrée en vigueur le 1er juillet provoque des remous à l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris). Dans un courriel adressé à la direction, le Pr Stanislas Chaussade, président de la commission médicale d’établissement (CME) du groupement hospitalier (GH) de Paris Centre a menacé de ne pas appliquer le plan d’économie de sa direction. Il invoque « une ségrégation » entre les praticiens hospitaliers.
Fracture au sein des communautés médicales
L’accord conclu entre les syndicalistes et le ministère de la Santé en décembre 2014 limite à 39 heures le travail posté auprès du patient et réserve un temps forfaitisé pour les activités non cliniques, dans le respect des 48 heures hebdomadaires maximum. Sauf que les autres praticiens hospitaliers continuent de travailler « 48 heures semaines », explique le Pr Chaussade, ce qui conduit à « une ségrégation entre les médecins pour des raisons syndicales et politiques ».
Dans le cadre de la nouvelle organisation, l’AP-HP prévoit « la création de 26 postes au sein des urgences » pour un coût estimé à « 3 millions d’euros ». Or, « plus de 4 millions d’euros d’économies » sont demandées sur les effectifs pour l’année 2015, dont 600 000 pour le GH. « S’il manque des effectifs aux urgences, il faut les mettre, mais pas en déshabillant les autres services (...) sans concertation », souligne-t-il. « Dans ces conditions je refuse d’appliquer le plan d’efficience sur les effectifs médicaux au sein de mon GH en 2015 », note-il dans son email.
Une réforme coûteuse
La parution de l’instruction sur le décompte du temps de travail des urgentistes avait provoqué une levée de bouclier la semaine dernière de la part des présidents des CME des centres hospitaliers et de la Fédération hospitalière de France (FHF) qui pointaient du doigt le surcoût de la réforme estimé à 90 millions d’euros.
Les praticiens hospitaliers sont par ailleurs toujours dans l’attente d’une réforme de leur temps de travail, le rapport Le Menn sur l’attractivité des carrières à l’hôpital a été remis le 20 juillet dernier à Marisol Touraine. Il sera rendu public en septembre et accompagné « d’un plan d’action », selon le ministère.
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