Si la pression dans les services de réanimation est actuellement moins importante que lors des vagues épidémiques précédentes, en raison notamment d’une probable sévérité moindre du variant Omicron, celle-ci est néanmoins « chaque jour un peu plus forte sur l’hôpital », a estimé ce mercredi lors d’une conférence de presse Frédéric Valletoux, le président de la FHF (Fédération hospitalière de France). Les durées d'hospitalisation sont plus courtes, ce qui est aussi en lien avec une évolution des prises en charge, mais cette cinquième vague « amène tout autant de monde à l’hôpital », a ajouté le maire de Fontainebleau.
Selon la FHF, 23 300 patients Covid sont actuellement soignés à l’hôpital, ce qui nous « rapproche tranquillement mais sûrement du record de 30 000 patients Covid accueillis à l’hôpital lors de la première vague », a relevé Frédéric Valletoux. En effet, un millier de nouveaux patients sont hospitalisés chaque jour, un chiffre qui pourrait grimper « jusqu’à 5 000 dans les prochaines semaines selon certains épidémiologistes ». Cela signifie que le cap des 30 000 pourrait être atteint, voire dépassé d'ici à la fin janvier, s’est inquiété le président de la FHF. En outre, la barre des 4 000 patients en réanimation pourrait être atteinte dans les prochains jours.
Jusqu'à 15 à 20 % d’absentéisme
Sur la question de l’absentéisme des soignants, celui-ci se situerait autour de 10 % actuellement « soit 2 à 3 points supérieurs à la normale », a précisé Zaynab Riet, la déléguée générale de la FHF. Des pointes peuvent être atteintes à 17 % de manière localisée dans certains services. Un point noir contrebalancé par le fait que « 90 à 95 % des professionnels de santé sont vaccinés à l’hôpital public », selon Zaynab Riet. Si des « assouplissements » ont été mis en place (les soignants cas contacts ou positifs mais asymptomatiques autorisés à travailler), « tout ceci n’est pas aisé à mettre en œuvre au quotidien » a-t-elle ajouté, confiant son « admiration pour les équipes ».
La déléguée générale de la FHF a également évoqué des niveaux de déprogrammations « importants et variables selon les territoires », en particulier dans trois régions (Auvergne Rhône-Alpes, Île-de-France, Paca) où les taux de déprogrammations peuvent aller jusqu’à 70 %. Le phénomène existe également dans le privé, qu’il s’agisse de lits de médecine ou soins de suite et de réadaptation (SSR), d’après Zaynab Riet, qui a considéré que le secteur privé faisait sa part du travail pour faire face à la cinquième vague.
Frédéric Valletoux rappelle néanmoins que l'hôpital public soigne toujours entre 85 et 90 % des patients Covid. « Beaucoup d’hôpitaux sont un peu seuls au front », rappelant le fait qu’il y ait « moins de coopérations et moins de renforts » que lors des vagues précédentes car l'épidémie est beaucoup plus uniforme sur le territoire qu'au printemps 2020.
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