LA CLINIQUE de la Roseraie, à Paray-le-Monial, en Saône-et-Loire, a bel et bien cessé toute activité chirurgicale mercredi dernier, conformément à la décision prise, cinq jours plus tôt, par l’ARS de Bourgogne, qui n’a pas renouvelé son autorisation (voir « le Quotidien » du 31 octobre).
Les patients ont été transférés vers d’autres établissements, et 150 opérations ont été déprogrammées en dernière minute. Les médecins continuent d’y consulter ; le reste du personnel, désœuvré, ne se résigne pas à quitter les lieux, et prend ses repas sur place en signe de solidarité.
L’affaire a fait grand bruit y compris au sein de l’Hémicycle, à Paris. Interpellée par un député, Marisol Touraine a répondu qu’il existait peut-être une porte de sortie à condition que l’hôpital et la clinique de Paray-le-Monial s’entendent sur un projet de partenariat. Évoqué pendant des années, mais jamais concrétisé en raison notamment de la réticence des syndicats de personnel hospitalier, ce projet apparaît aujourd’hui comme la dernière chance pour assurer la survie de la clinique de la Roseraie.
La pression mise sur les deux établissements semble porter ses fruits. L’hôpital et la clinique se réunissent aujourd’hui à 17 heures, sous la houlette de l’ARS, dans le but de trouver une solution. L’idée est de créer un partenariat public-privé sur la chirurgie, via un groupement de coopération sanitaire (GCS). L’hôpital conserverait la maternité et une partie de la chirurgie, et accueillerait dans son bloc l’équipe de la clinique qui bénéficierait de vacations. « Il n’y a presque pas de doublons d’activité, c’est un partenariat assez facile à monter », expose Christian Le Dorze, patron du groupe Vitalia, propriétaire de la clinique. La clinique, à 50 mètres de l’hôpital, pourrait être transformée en structure de soins de suite et de réadaptation.
Les médecins libéraux ont prévenu qu’ils veulent conserver leur statut. Les praticiens hospitaliers leur feront-ils une place au bloc ? C’est tout l’enjeu de la réunion de cet après-midi, à laquelle participeront notamment les présidents de CME des deux établissements. « La balle est dans le camp des élus locaux et de l’hôpital public », déclare Christian Le Dorze. L’hôpital de Paray-le-Monial, dont le déficit structurel atteindra 8 millions d’euros en fin d’année, dispose de cinq salles d’opération, loin de tourner à plein régime.
Investissement en santé : malgré l’urgence, pourquoi ça coince encore
Suicides de soignants à l’hôpital : Vautrin, Borne et Neuder visés par une plainte, ainsi que l’AP-HP
Opacité tarifaire, pratiques commerciales trompeuses… Les cliniques rappelées à l’ordre par Bercy
Vers un moratoire sur les fermetures des maternités ? Les obstétriciens du Syngof disent non