Toujours deux poids, deux mesures ? Le secteur du grand âge « pâtit d’un système français hospitalo-centré et devra faire face à une concurrence déloyale sur le marché de l’emploi organisée par l’État », déplorait déjà le 1er septembre le Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa). Celui-ci faisait part de sa déception après les revalorisations des sujétions des paramédicaux dans le seul secteur public hospitalier, qu’il s’agisse du travail de nuit (+25 % par rapport à la journée) et du dimanche (majoration de 20 % de l'indemnité).
Lors des Universités d'été de la FHF, la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, a annoncé ce mercredi l'extension aux Ehpad de la revalorisation des sujétions des paramédicaux. Une question « d’équité » pour le médico-social mais aussi de « reconnaissance de l’engagement quotidien de ces professionnels qui font un travail remarquable ». Il s'agit de redonner envie aux soignants qui souhaitent s'engager en Ehpad. Mais une fois de plus, cette annonce semble laisser de côté une (large) partie du secteur médico-social, c'est-à-dire le privé et le privé solidaire.
Coup de massue
La Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés solidaires (Fehap, Espic) constate que « seul le secteur public est concerné » par cette extension de la hausse des sujétions. Il s’agit d’un « coup de massue pour le privé solidaire, alors que nous représentons plus de 30 % des Ehpad », se désespère la fédération qui exige « une équité de traitement ». Il est « injuste d’exclure les professionnels du secteur privé solidaire qui exercent en Ehpad », mais aussi ceux qui accompagnent les personnes en situation de handicap, explique-t-elle. D’autant que « les besoins en matière d’accueil ne cessent de croître et que la pénurie de professionnels s’intensifie de jour en jour », explicite Charles Guépratte, directeur général de la Fehap.
Même son de cloche au Synerpa (privé) qui estime que l'annonce d'Aurore Bergé marque une « rupture d’égalité entre les salariés du grand âge en fonction du statut de la structure dans laquelle ils exercent », dénonce son président, Jean-Christophe Amarantinis. Celui-ci déplore une décision « injuste et incompréhensible », alors que le secteur privé fait face, lui aussi, à des « difficultés très importantes » de recrutement et d'inflation.
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