Le collectif inter-hôpitaux (CIH) a invité il y a quelques jours les principales listes candidates aux élections municipales à Paris pour un débat sur le thème de l'hôpital public. À part Danielle Simonnet, cheffe de file de la France Insoumise dans la capitale, tous les candidats invités étaient représentés par un membre de leur équipe spécialiste des questions de santé – à l'exception d'Agnès Buzyn (LREM) qui n'a pas souhaité participer au débat. « Nous regrettons que le sujet ne lui ait pas semblé suffisamment important pour venir en personne ou se faire représenter », a déploré le CIH.
Durant presque deux heures, et devant une trentaine de blouses blanches réunies dans un amphithéâtre de Saint-Louis, les formations (EELV, LR, PS, LFI et Cédric Villani) ont égrené quelques éléments de programme pour l'hôpital, en écho au malaise actuel.
Recevoir les collectifs, organiser des états généraux
Les candidats respectifs sont-ils prêts à soutenir activement le mouvement de colère qui s'exprime dans les hôpitaux depuis un an ? « La mairie doit porter la souffrance des personnels hospitaliers à la connaissance des citoyens », assure Marie-Claire Carrère Gée, tête de liste LR dans le 14e arrondissement. « Soutien total au mouvement », abonde Danielle Simonnet (LFI). Anne Souyris, actuelle vice-présidente du conseil de surveillance de l'AP-HP et candidate EELV à la mairie du 13e, promet de « recevoir à l'hôtel de ville tous les collectifs ». Le sénateur Bernard Jomier rappelle de son côté l'engagement d'Anne Hidalgo (PS) d'organiser « dès le mois d'avril, des états généraux de l'hôpital à Paris ».
Et pour la crise aux urgences, que peut faire la municipalité ? Tous les candidats s'accordent sur le manque de pouvoir réel du maire à la tête du conseil de surveillance. « Mais nous pouvons prendre la décision de ne pas voter le projet d'établissement », menace le Dr Bernard Jomier (PS). L'édile peut aussi mettre les acteurs autour de la table, avance le Dr Catherine Gaucher, candidate sur la liste Villani dans le 7e arrondissement. Le mathématicien, assure la dermatologue, est « prêt à écouter toutes les idées et mettre toutes ses forces pour aider à les concrétiser ».
Un rôle politique
Faute de réel pouvoir décisionnaire au sein du conseil de surveillance, l'élu doit jouer de son rôle politique de « maire de la première ville de France », veut croire Marie-Claire Carrère Gée. Plus radicale, Danielle Simonnet promet-elle de « créer le rapport de force face à un gouvernement qui mène une guerre sociale ».
Côté logement, le CIH a interrogé les candidats sur leur politique d'aide aux personnels de l'AP-HP, souvent contraints d'habiter loin de leur travail en raison des loyers trop élevés dans la capitale. Le Dr Bernard Jomier soutient à cet égard la mise à disposition de 500 logements sociaux à destination des soignants. En la matière, Marie-Claire Carrère Gée rappelle le leitmotiv de Rachida Dati : « priorité dans les logements sociaux aux Parisiens et aux travailleurs ». La candidate y inclut les médecins et les étudiants en santé. Anne Souyris veut instaurer un facteur de « priorité aux soignants » dans l'attribution des places. Et Danielle Simonnet promet « d'organiser la baisse des loyers » et de réquisitionner les logements vacants.
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