En psychiatrie, les hôpitaux n'ont pas attendu la loi de 2016 pour s'organiser au niveau des territoires. Comme l'a fait remarquer lors de son audition le Dr Christian Müller, président de la conférence des présidents de CME de centres hospitaliers spécialisés, « en santé mentale, la politique de secteur existe depuis plus de 60 ans ». Cet historique, en plus du caractère obligatoire de l'adhésion aux GHT, a pu créer des « réticences » de la part de certains établissements, explique le praticien lillois. Avec plus de 1 500 centres médico-psychologiques (CMP), il vante un « maillage territorial sans équivalent ».
Si, en créant les projets territoriaux de santé mentale (PTSM), la loi Touraine n'oublie pas la psychiatrie, l'arrivée des GHT est venue « en superposition » d'une organisation efficace existante, avec le risque de la déstructurer. Aussi le responsable se dit « dubitatif » quant à la gouvernance des GHT dans laquelle il craint qu'il n'y ait « aucune représentation de la psychiatrie ». Le Dr Christian Müller met aussi en garde contre un « recentrage sur l'hôpital » de la politique de santé mentale. Or, la psychiatrie « fonctionne à 80 ou 90 % en ambulatoire ». « Il faut préserver ce qui existe déjà, résume le psychiatre, même s'il n'y a pas d'opposition de principe aux GHT ».
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