Le 14 février, la Haute autorité de santé (HAS) a présenté un état des lieux des indicateurs de qualité et de sécurité des soins dans les établissements de santé, ainsi qu’un bilan de la certification fin 2023. Si la satisfaction est au rendez-vous, plusieurs points de vigilance ont été soulignés.
« L’analyse des résultats témoigne de la satisfaction des patients sur la qualité de notre système de santé en 2023. Mais la coordination entre l’hôpital et la ville ou encore la prise en charge dans les services de psychiatrie par exemple restent perfectibles », a souligné le Pr Lionel Collet, président de la HAS.
Si l’examen des 34 indicateurs de qualité et de sécurité des soins (1) conclut à une « progression satisfaisante » concernant notamment la prise en charge de la douleur chez les patients hospitalisés (entre 84 % et 89 % de conformité) ou celle des escarres en HAD (85 %), des marges de progrès ont été relevées. « Parmi les sujets à améliorer figurent la lettre de liaison en sortie d’hospitalisation avec des résultats de 59/100 en court séjour ou en santé mentale, ou encore la prise en charge de l’accident vasculaire cérébral. En court séjour, si la réalisation d’une imagerie cérébrale diagnostique est réalisée chez neuf patients sur dix, la détection des pneumopathies d’inhalation ne l’est que chez trois patients sur dix », a exprimé le Dr Laetitia May-Michelangeli, chef du service Évaluation et outils pour la qualité et la sécurité des soins à la HAS.
La consommation de produits hydroalcooliques - avec une baisse de onze points par rapport à 2021 et de bons résultats relevés dans seulement 33 % des établissements de santé – fait également partie des points de vigilance.
Parmi les nouveaux indicateurs introduits en 2023, la prescription d’antibiotiques en cas d’infection respiratoire basse atteint un très bon score (81 %) : trois quarts des prescriptions d’antibiotiques sont inférieures à sept jours, le quart restant étant justifié cliniquement. « En revanche, la première mesure nationale de la couverture antigrippale du personnel hospitalier demeure insatisfaisante (19 %) tout comme la prise en charge somatique en centre médico-psychologique avec des résultats de 16 ou 18 sur 100 », a indiqué le Dr May-Michelangeli.
Trente-trois établissements non certifiés
Au 15 janvier 2024, 1 158 décisions de certification - concernant plus de 50 % des établissements de santé – ont été attribuées dans le cadre du référentiel en vigueur. Si 22 % des établissements ont obtenu la mention « haute qualité des soins », Anne Chevrier, chef du service de certification a aussi pointé les 33 établissements non certifiés, « un chiffre qui n’a jamais été aussi haut ». Les résultats font également apparaître des disparités régionales avec parmi les bons élèves, les régions PACA, Centre-Val de Loire et La Réunion. A contrario, les Pays-de-la-Loire, la Guyane et la Guadeloupe concentrent le plus grand nombre d’établissements non certifiés.
La HAS a également détaillé ses axes de travail sur l’évolution du référentiel. Dès 2025, plusieurs sujets seront approfondis comme le lien entre la qualité et les ressources, les activités externes, la psychiatrie, la gestion des médicaments et dispositifs médicaux, la prévention des risques infectieux, la santé des professionnels, l’engagement du patient, le numérique, l’intelligence artificielle ou encore la maîtrise de la durabilité environnementale.
Avis divergent
Ouvert depuis juin 2022, le service d’information mis en ligne Qualiscope met à la disposition du grand public toutes les informations relatives à la certification, à la qualité et à la sécurité des soins pour chaque établissement de santé. Un outil que la HAS destine également aux médecins dans un souci de meilleure orientation de leurs patients. Une campagne de communication valorisant Qualiscope sera d’ailleurs mise en ligne dans quelques jours insistant sur le fait qu’« on ne se fait pas un avis sur l’hôpital comme sur une expo, un hôtel, un livre ou un resto ».
(1) Ces indicateurs portent sur la prise en charge clinique, la coordination entre professionnels et la prévention des infections associées aux soins dans quatre secteurs : la médecine chirurgie obstétrique, les soins médicaux et de réadaptation, l’hospitalisation à domicile et la psychiatrie.
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