À l'approche des élections municipales (15 et 22 mars), le Pr Rémi Salomon, nouveau président de la commission médicale d'établissement (CME) centrale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), et les six présidents de CME locales, placent les différents candidats face à leurs responsabilités. Dans une tribune publiée dimanche 9 février dans le « Parisien », ils lancent « un cri d'alerte » à la population francilienne.
Face à la pénurie de personnel paramédical « dans la quasi-totalité des hôpitaux » (infirmières, infirmières spécialisées en anesthésie ou de bloc opératoire, manipulateurs radio et cadres de santé) et devant les difficultés à « fidéliser nos jeunes médecins », les CME mettent en garde contre le « risque à court terme de crise sanitaire majeure ». Ils pointent du doigt l'évolution du coût de la vie en Île-de-France qui progresse nettement plus vite que les salaires, alors que parallèlement l'hôpital a subi une « restriction de budget au cours de la dernière décennie ».
Postes vacants
Faute de logements abordables dans la capitale, « la moitié des soignants de l'AP-HP vit à plus de quarante-cinq minutes de son lieu de travail, 30 % à plus d'une heure », écrivent les sept médecins. Ce qui rend nombre de situations professionnelles inextricables.
Quant à la situation financière dégradée des établissements, elle fragilise les conditions de travail et accélère la fuite des soignants. « Postes vacants mais aussi augmentation du turn-over, recours à des intérimaires, désorganisation des services, épuisement », liste la tribune.
Dans ce contexte, les présidents de CME interrogent les candidats à la mairie de Paris. « Quelle sera votre politique du logement pour les personnels hospitaliers ? », demandent-ils. Ils appellent au développement du « logement de proximité ». « L'hôpital public doit pouvoir compter sur les municipalités », concluent-ils.
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